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Pourquoi être heureux lorsqu’on peut être normal ? de Jeanette Winterson

Auteur : Jeanette Winterson
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?
Traduction : Céline Leroy  – Parution : Mai 2012
ISBN : 9782879298702 – Prix : 21 €

Les oranges ne sont pas les seuls fruits
Traduction : Kim Tran et Hélène Cohen – Parution : 1991
ISBN : 9782879299778 – Prix : 18 €

Ressenti

Oui, je sais, il est très étrange de faire un seul billet pour deux livres. Cependant, ces deux ouvrages-ci, écrits par Jeanette Winterson,  sont intimement liés, et il m’a paru incroyablement difficile de faire des billets séparés, sans qu’il y a ait de redites.

Tout que racontent-ils ? Et bien, le premier, Les oranges ne sont pas les seuls fruits, est un roman, l’histoire de l’enfant d’un couple incroyablement religieux, où tout est suspect, les livres, la joie, et tout ce qui ne concerne pas la Bible. L’auteur nous raconte une histoire fortement inspirée de sa propre vie, mais sous forme de fables. Il est fabuleux de constater sans cesse que l’imagination d’un enfant n’a pas de limite, et surtout, que celui-ci peut vivre un enfance correcte, malgré une mère qui estime que la Bible, la tante Marge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limace, et la chienne, sont les amis dignes de ce nom. On nous dépeint ici une enfance hors du commun, qui est pourtant peuplée par le mysticisme de la Bible et de ce qu’elle raconte. Et aussi, le parcours d’une femme éduquée dans la stricte religion chrétienne, qui va devoir faire face à son homosexualité, à une époque où le MLF (mouvement de libération des femmes) n’en est encore qu’à ses débuts.

Le second, Pourquoi être heureux lorsqu’on peut être normal ?, est un essai, et aussi une sorte de réécriture du premier. Ici, l’auteur a choisi la forme d’un essai, pour nous raconter sa vie, sans fiction cette fois. Elle nous parle de son enfance de fille adoptée, avec une mère très religieuse, incapable de s’apprécier, et surtout, son combat qui dure depuis l’enfance pour s’affranchir. A chaque page ou presque, un nouvel duel mère/fille, un nouvel affrontement pour faire ce que l’auteur souhaite, pour se libérer du carcan des années 60, de la religion, et des préjugés, car oui, Jeanette Winterson est tout aussi lesbienne que son double de fiction.  C’est une magnifique réflexion sur la place des femmes, de la part d’une féministe célèbre en Angleterre, qui a écrit de nombreuses choses sur le sujet.

En bref, ces deux livres sont fabuleux et se complètent de par leur nature. A lire pour tous ceux et celles qui s’intéressent au féminisme, et au personnage exceptionnel que constitue l’auteur.

A propos de l’auteur

Née en Angleterre en 1959, Jeanette Winterson a connu le succès dès la parution de son premier roman, Les oranges ne sont pas les seuls fruits (réédité aux Editions de l’Olivier en 2012). Couronnée de prix, elle devient une figure du mouvement féministe. Ses romans baroques, ses essais, notamment sur l’identité sexuelle (Le Sexe des cerises ou Powerbook), ont imposé sa voix singulière dans la littérature britannique.

shaya

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