Les oiseaux du temps est un roman dont j’ai entendu parler en bien dès sa sortie, mais n’étant pas forcément fan des récits à 4 mains et des voyages dans le temps, j’ai attendu la sortie poche avant de me lancer…. Paru initialement en 2021 chez Mu, il a été traduit par Julien Bétan.
Bleu et Rouge, deux combattants ennemis d’une étrange guerre temporelle, s’engagent dans une correspondance interdite, à travers les époques et les champs de bataille. Ces lettres, ne pouvant être lues qu’une seule fois, deviennent peu à peu le refuge de leurs doutes et de leurs rêves. De leurs échanges naît peu à peu un amour fragile et dangereux, qu’iI leur faudra préserver envers et contre tout.
Vous me connaissez, les voyages dans le temps, la romance, ce ne sont pas des éléments qui m’attirent à première vue. Cependant, les romances lesbiennes en imaginaire restent assez rares, plus les bons échos et les prix (Hugo, Nebula et Locus), m’ont fait tenter l’expérience.
Nous suivrons ici Bleu et Rouge, combattantes d’une guerre temporelle, chacune d’une faction opposée. La faction de Bleu, le Jardin, semble être forgée autour de la nature et des armes végétales, tandis que l’Agence, faction de Rouge, est axée technologie. Les deux factions se livrent une guerre temporelle, chacune modifiant des éléments de l’Histoire pour contrecarrer l’autre et manipuler le Temps à leur manière.
Dans Les oiseaux du temps, on explore un trope de la romance : celui des ennemi.e.s qui finissent par s’aimer. La différence avec une romance classique ? Nos héroïnes ne s’affrontent pas frontalement, et semblent d’ailleurs ne jamais se voir physiquement. Elles se connaissent à travers leurs actions, se respectent, mais restent opposées de part leur appartenance politique. Il est à noter également qu’ici, le genre de nos héroïnes n’a aucune importance, et c’est bien agréable.
Un jour, Bleu et Rouge entament une correspondance, à base de lettres ne pouvant être lues qu’une seule et unique fois. Les réponses ne sont pas toujours attendues, rapides, et sont soumises à leurs expériences temporelles. Nos héroïnes vont commencer par s’admirer, puis se lier d’amitié, avant d’être amoureuses l’une de l’autre.
Rouge et Bleu sont deux personnes très différentes : on ne saura pas grand chose sur leur physique, mais celui-ci est clairement influencé par leur faction, tout comme leur caractère. Rouge est vive, violente, pleine de vie et bruyante, tandis que Bleu est calme, douce, dans la subtilité. Qui a dit que les opposés s’attirent ?
Etrangement, j’ai adoré lire Les oiseaux du temps. Les relations épistolaires ont un charme désuet qui me parle beaucoup, et il est vraiment agréable de découvrir, d’attendre avec elles, de trépigner, en voyant l’évolution de nos personnages, vers un amour impossible. On ne saura pas grand chose de plus sur l’univers, mais on sera ravi.e par les écritures très poétiques des deux auteurs. On suivra Rouge et Bleu au fil des époques et des situations, on vibrera avec elles, et vous aurez peut-être bien, comme moi, un coup de coeur pour ce roman court.
D’autres avis : Celindanaé, Elessar, L’ours inculte, Le Maki, Yuyine, …