Utopiales 2023 – Itinéraire

Comme chaque année, les Utopiales ont lieu à Nantes, à la Cité des Congrès, du 1er au 5 novembre. La thématique de cette année est Transmission (s) , et je serai présente du vendredi au dimanche matin. Pour en savoir plus, retrouvez toutes les informations sur le site des Utopiales.

Les Utopiales 2023 sonderont les notions de transmission. Elles questionneront le partage et l’héritage, celui que nous recevons ou que nous léguons. Elles scruteront tout autant les moyens de ces transmissions, qu’ils induisent la propagation ou la rupture des paradigmes, conduisant l’humanité à avancer à tâtons vers l’inconnu et au-delà.

Une fois de plus, me voici à préparer un petit programme, qui ne sera bien évidemment pas respecté en totalité (de toute façon, ce n’est matériellement pas possible), mais on essayera quand même. Naturellement, le but est aussi de profiter du bar avec les blogopotes, de profiter des expositions, et bien d’autres choses encore ! Alors, on s’y retrouve ?

Vendredi

• 10h30 – Trois pages de Julia Verlanger – Espace CIC Ouest Avec Sara Doke, François Manson, Marie Vincent

Julia Verlanger ou Gilles Thomas sont les deux pseudonymes d’une autrice discrète et trop tôt disparue qui aura marqué le genre de la science-fiction. Chaque année depuis sa mort, à l’instigation de son époux, un prix récompense les étoiles montantes de ce genre où elle s’est si bien illustrée. Promenade à trois sur l’Autoroute sauvage.

• 11h45 – Jouer avec la vitesse de la lumière – Salle 2001 – Avec Elsa Ducrot, Daniel Hennequin, Roland Lehoucq

On le sait depuis Einstein : dans le vide, la vitesse de la lumière est indépassable. Et c’est assez fâcheux si l’on veut atteindre les étoiles en une durée raisonnable. Si les auteur·rice·s de SF ont inventé des moyens fictifs de contourner le problème, la physique aussi : il est possible d’aller plus vite que la lumière et de la ralentir à la vitesse d’un cycliste ! Jouons donc avec la lumière et voyons en quoi sa vitesse dans le vide est si importante.

• 11h45 – Rencontre avec Mariana Enríquez Le Lieu Unique, Atelier 2

Mariana Enríquez est journaliste, novelliste, romancière et membre du groupe littéraire connu sous le nom « nouveau récit argentin ». Son œuvre subtile et délicate se peint aux couleurs de l’effroi quotidien, celui qui vous saisit dans un monde si prêt de basculer dans l’horreur sans jamais y tomber vraiment. Rencontre avec celle qui cherche ce que nous avons perdu dans le feu.

• 13h45 – Sur les épaules des géantes – Salle 2001 – Avec Nathalie Besson, Annabelle Kremer-Lecointre, Sylvie Lainé, Stéphanie Simon

Entre Émilie du Châtelet, mathématicienne, traductrice de Newton, et Marie Curie découvreuse de la radioactivité, la présence des femmes dans les domaines scientifiques a toujours été questionnée. De nos jours, les femmes de science peinent à recruter des consœurs, le terme même faisant débat. Comment transmettre le matrimoine scientifique ? À travers quelsmodèles ?

• 15h – Le mauvais goût du mauvais genre – Salle 2001 – Avec Stéphanie Chaptal, Adrien Party, Benjamin Roche

La science-fiction est née des pulps qui, s’ils publièrent les grand·e·s du genre, mirent également sur les étals des auteurs et des autrices peu considéré·e·s, la bande noire de la science-fiction. La défunte collection Fleuve Noir en France s’en était fait une spécialité. Pourtant, de plus en plus on réédite ces oublié·e·s. …

• 15h – Recherche, technologie et répression – Espace CIC Ouest – Avec Camille Berthelot, Jeanne-A Debats, Douglas Kennedy, Chen Qiufan

Recherche, technologie et répression marchent parfois main dans la main. Si les premières ne participent pas directement à la troisième, elles y contribuent tout en se voilant la face pour ne pas la perdre. Témoins : les progrès impressionnants de la reconnaissance faciale, les tests détecteurs de prise de substance abortive, sans compter toutes les connaissances mobilisées autour de la surveillance et de la criminologie… Recherche et technologie, outils de légitimation de la répression ?

• 16h15 – Les ruines du futur – Le Lieu Unique, Atelier 2 – Avec Jeanne-A Debats, Claire Garand, Guillaume Lecointre, Kim Stanley Robinson

Parfois les vaisseaux qui ont traversé l’espace atterrissent devant des ruines et non des cités florissantes. L’exploration est arrivée trop tard. Parfois, ces restes de ce qui fut sont des pièges mortels, et parfois ils demeurent à jamais incompréhensibles, ou au contraire apportent des réponses à des questions primordiales. Que ferions-nous devant les restes d’une civilisation extra-terrestre ?

• 16h15 – Partage des Imaginaires – Salle 2001 – Avec Ayavi Lake, Michael Roch, Tasha Suri, Abdourahman Waberi

Longtemps pré carré de l’Occident, terrain de jeu plutôt masculin, la science-fiction s’est ouverte lentement aux femmes et aux minorités, sans toutefois parvenir vraiment à une représentation équitable des différents groupes. Et elle peine toujours à laisser la place aux Imaginaires dans d’autres parties du monde. Comment infuser les Imaginaires d’Ailleurs dans une littérature si marquée par ses origines géographico-sociopolitiques ?

• 17h30 – De Jules Verne à Lovecraft, la SF des Grands Anciens – Le Lieu Unique, Atelier 1 – Avec Alex Alice, François Baranger, Daria Schmitt

La science-fiction, c’est peut-être les tentacules plus l’électricité, le Kraken ou Cthulhu, vus du Nautilus. Et ce sont autant les créateur·rice·s, de Jules Verne à Lovecraft jusqu’à Françoise d’Eaubonne, que leurs créatures et leurs machines extraordinaires qui firent la science-fiction. Quel héritage nous ont laissé les Grands Anciens ?

Samedi 

• 10h30 – La théorie de l’essaim – Salle 2001 – Avec Patrice Lajoye, Floriane Soulas, Joëlle Wintrebert

Les auteurs et autrices de l’âge d’or de la science-fiction comme leurs descendant·e·s imaginent facilement la dispersion de l’humanité dans l’univers. C’est un des thèmes récurrents du space-opera depuis la course à l’espace entre États-Unis et Union soviétique. En attendant, l’espoir de l’existence de la planète B s’amenuise, sans même parler de l’atteindre. Ne devient-il pas primordial d’envisager que nous ne disposons que de la Terre ?

• 10h30 – La solitude, ça n’existe pas – Espace CIC Ouest – Avec Lisa Blumen, Lomig, Marie-Anne Mohanna

Avec comme une envie de partir loin, parfois très loin. Au fond des bois ou de l’espace… De voyager, en solitaire ou non, pour se protéger, se retrouver… Et puis aussi se perdre, entre la réalité et la fiction dévorante, où même les murs des maisons nous jouent des tours…

• 11h45 – Évolution et héritage – Salle 2001 – Avec Héloïse Chochois, Annabelle Kremer-Lecointre, Michael Roch, David Val-Laillet

Nous sommes tous des héritier·e·s qui fabriquons d’autres héritier·e·s avec la matière même qui tisse notre essence. Le legs de l’ancien prépare et annonce l’émergence du nouveau. Les mutants, héritiers directs des terreurs nucléaires, racontent l’exclusion et la ségrégation. Que léguons-nous vraiment aux générations futures ?

• 16h15 – Projet Colossus – Salle 2001 – Avec Raphaël Granier de Cassagnac, Sylvie Lainé, Chen Qiufan, Pacôme Thiellement

De Projet Colossus à Wargames en passant par la franchise Terminator, l’intelligence artificielle fait peur. On l’imagine presque omnisciente, on la croit savante et ses algorithmes font assez bien illusion, tout en dépendant de ce qui les nourrit. Mais, au-delà de la crainte et du fantasme, qu’est-ce réellement que l’IA ?

• 17h30 – Time enough for love – Scène Shayol – Avec Kim Bo-young, Fabrice Colin, Douglas Kennedy, Nina MacLaughlin

Ovide, dans ses Métamorphoses, valorise plus ou moins discrètement la surprise et la contrainte comme moyen en matière d’amour et piment en matière d’érotisation. Les autrices, elles, furent souvent cantonnées à la romance, voire uniquement à la réécriture sans fin de Cendrillon, même en Imaginaire. En offrant plus volontiers les premiers rôles à des femmes, la science-fiction semble vouloir depuis longtemps secouerces schémas récurrents et changer la focale du
télescope. Quel avenir pour la romance du futur ?