Vous le savez, j’ai lu cette année La montagne dans la mer de Ray Nayler et beaucoup apprécié ma lecture. La parution de Défense d’extinction était donc l’occasion parfaite de poursuivre ma découverte de l’auteur.
D’ici un siècle, peut-être davantage.
Au fin fond de la taïga russe, des milliers d’années après leur disparition, les mammouths foulent à nouveau la Terre… et meurent. Mais si le clonage d’ADN exhumé du permafrost dont ils sont issus garantit l’inné, il n’assure en rien l’acquis. Désarmés, sans le savoir et l’expérience des matriarches d’une génération antérieure inexistante, les géants dépérissent. Or, il existe peut-être une solution : Damira Khismatullina, éthologue de renommée mondiale, spécialiste des pachydermes qui a dédié sa vie à la défense des éléphants du continent africain — en vain. À cette nuance près que Damira a été assassinée par des braconniers il y a bien longtemps. Qu’à cela ne tienne : les scientifiques russes disposent d’un atout. Effrayant, terrible, résolument contre-nature…
Vous le savez, l’écologie fait partie des sujets que j’évite en temps normal à cause de l’anxiété, mais bon, Défense d’extinction nous parle de mammouths, on peut faire faire une exception, non ?
L’histoire de cette novella se déroule en deux parties : l’une où nous suivons Damira, éthologue qui défend au péril de sa vie les éléphants, et Sviatoslav, braconnier moderne. Dans cette époque légèrement futuriste, les mammouths ont été ramenés à la vie dans une réserve en Russie, mais il leur manque quelque chose pour assurer leur survie….
L’idée de base est intéressante : qui n’a jamais rêver de faire revenir à la vie des espèces disparues ? Problème, ça coûte de l’argent, et ces espèces vivaient bien souvent dans des écosytèmes bien différents de l’actuel. La solution pour y remédier ? Faire revenir à la vie la spécialiste des pachydermes, Damira, dans un corps bien différent du sien, et accorder un droit de chasse aux plus riches.
Défense d’extinction nous interroge sur notre rapport à la nature : oserions-nous ressusciter des espèces disparues, en se disant peut-être que la diversité biologique reviendrait par ce biais ? Oserions-nous incarner un esprit humain dans une autre espèce ? On parle aussi beaucoup braconnage dans ce texte, et le moins qu’on puisse dire est que c’est incroyablement brutal, tout comme cette impression de bestialité qui se dégage de certains chasseurs richissimes.
Les novellas ne sont pas mon format préféré et j’ai clairement préféré le roman de Ray Nayler à cette novella, mais elle fait réfléchir, et elle contient des mammouths !
D’autres avis : Vert, Le nocher des livres , Le Maki, Jean-Yves, Celindanae, …
