Octavia E.Butler est une autrice que j’ai découverte assez récemment, avec le premier tome de La parabole de.s semeurs. Avec la sortie de L’aube par les éditions Au diable Vauvert, c’est l’occasion de poursuivre ma découverte de l’autrice !
Après un sommeil de plusieurs siècles, Lilith s’éveille à bord du vaste vaisseau spatial des Oankali. Créatures dotées de tentacules, experts en génétique, ils ont sauvé les rares survivants d’une Terre mourante et sont prêts à ramener Lilith et les derniers humains sur leur planète régénérée. Mais la survie a un prix…
L’Aube, roman d‘Octavia E. Butler initialement sorti en 1987 en langue originale, est enfin disponible en français, depuis la fin 2022, grâce Au diable Vauvert. Le roman a été traduit par Jessica Shapiro et fait partie de la trilogie Xenogenesis, dont le second tome, L’initiation, est paru ce mois-ci.
Vous connaissez certainement depuis le temps ma passion « chercher les autrices nominées ou primées en SFFF pour les relire », et c’était bien le but avec Octavia E. Butler, qui a notamment obtenu les prix Hugo et Nebula. L’autrice est décédée en 2006 et, malheureusement, son oeuvre a jusque-là été peu éditée en France. L’Aube s’ouvre sur la passionnante préface écrite par Marion Mazauric, qui nous explique le parcours de l’autrice et nous parle un peu du roman à venir, mais sans en dire trop qualité bien importante pour moi pour une préface.
Mais parlons un peu de ce roman. Dans un futur indéterminé, la Terre a été pratiquement détruite par la guerre nucléaire, et, Lilith, humaine, s’éveille dans ce qui semble être une sorte de prison : le vaisseau des Oankali. Les Oankali sont des extraterrestres à tentacules fous de génétiques, qui ont récupéré les survivants de la guerre.
L’Aube est absolument fabuleux pour parler de premier contact. Après tout, comment réagiriez-vous si vous vous retrouviez soudainement nu.e dans une pièce toute blanche, sans porte ni fenêtre, avec des êtres tentaculaires dont vous n’avez jamais entendu parler, que vous ne comprenez pas, et sans le moindre être humain autre que vous à l’horizon ? Oui, probablement comme Lilith, vous paniqueriez. Qui sont les Oankali ? Pourquoi ont-ils sauvé des inconnu.e.s ? Où sont les autres humains survivants ? Voilà une petite partie des interrogations bien compréhensibles de la pauvre Lilith.
En même temps que la jeune femme, on apprend à découvrir les Oankali, espèce fabuleuse qui utilise énormément la biochimie, et qui demande une chose à Lilith : les aider à éveiller les autres humains, plongés depuis 250 ans, le temps de réparer et nettoyer la Terre, dans un sommeil artificiel. Mais surtout, les Oankali ont sauvé les humains pour une raison bien précise : obtenir d’eux des enfants hybrides, à travers du « troc » génétique. Bien évidemment, ils n’ont pas demandé leur avis aux humains pour cet « échange ».
Vous l’avez compris, Octavia E. Butler explore ici les rapports de domination. Dans L’Aube, les Oankali tentent de se présenter comme des sauveurs bienveillants, mais qui ont en réalité leurs intérêts à coeur. De son côté, l’humanité est représentée dans sa splendeur : à peine sortis de la guerre que les humains y retourneraient à pieds joints, et pas seulement contre leurs geôliers. Les relations sont ici merveilleusement explorées, qu’elles soient humaines, inter-espèces, ou encore de domination chimique ou sexuelle, quoique la sexualité soit de toute manière de la chimie.
L’Aube est un roman absolument génial, qui m’a mise très en colère pendant une bonne partie de ma lecture, mais qui invite aussi à la réflexion et c’est passsionnant. C’est aussi un poil déprimant, l’humanité n’étant jamais à court de surprises pour nous horrifier, mais j’attends désormais avec impatience de me procurer L’initiation, second tome de la trilogie. Si vous cherchez un roman de SF de premier contact qui fait réfléchir, lancez-vous !
D’autres avis : L’épaule d’Orion, Gromovar, Anudar, Le rocher des livres, …
Ça sonne tout à fait Octavia Butler, je le lirai certainement un jour. C’est un tome 1 qui se tient un peu tout seul ou il appelle à lire la suite ?
Je trouve qu’il appelle à lire la suite et n’est pas franchement indépendant.
Une autrice que je veux découvrir et ta chronique me donne envie de le faire avec cette trilogie, merci
Mais avec plaisir, elle est totalement à découvrir !
Intéressant, je note ! J’essaierai peut être la Parabole du semeur d’abord. A voir lequel me tombe sous la main en premier !
Ce sera sans doute la parabole des semeurs, il me semble l’avoir vu en format intégrale dans mon relais cet après-midi (mais pas le deuxième tome de Xenogenesis, snif !)
Voilà qui confirme qu’il faut vraiment que je lise Octavia Butler !
J’approuve ce message !
Ahah, très tentant, en effet. C’est trop cool qu’un éditeur se lance dans cette trilogie.
On est d’accord !
Ca a l’air très très tentant ^^
Et ça l’est!