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Utopiales 2015, l’anthologie

S’il y a bien une tradition des Utopiales, c’est d’y récupérer son anthologie tous les ans, ou presque. Cette édition-ci m’apportait quelques craintes : j’ai entendu plusieurs fois la déception de démarrer le recueil non par une nouvelle, mais par le premier chapitre du nouveau roman d’Alain Damasio.

Après lecture, si le chapitre d’Alain Damasio est certes sympathique, il est effectivement difficile de ne pas râler : une nouvelle, c’est fait pour être achevé rapidement, et j’apprécie moins le côté « teasing » qu’a sans doute voulu faire l’éditeur ici.

La nouvelle suivante, Immersion, d’Aliette de Bodard, avait suscité beaucoup de curiosité chez Vert et moi : pourquoi donc une auteur française écrit-elle en anglais ? Sa nouvelle était en tout cas très sympathique à lire, et tout à fait dans le thème, puisqu’on est dans l’univers des réalités virtuelles.  Welcome Home, écrite par Jérôme Noirez, interroge sur le vide juridique qu’il peut exister dans les réalités virtuelles, avec une maison hors des lois. Ce texte peut amener à se questionner sur les nombreux vides juridiques qui existent encore aujourd’hui sur Internet.

Un demi bien tiré, par Philippe Curval, est une nouvelle qui a eu du mal à me convaincre, avec ce pari de boisson, et le paradoxe de Xénon. Il faudrait probablement que je sois plus concentrée pour la saisir réellement ! La nouvelle de Joël Champetier, Dieu, un zéro, nous parle d’un monde où la religion a pris le dessus, et considère l’informatique le diable personnifié, et encore plus les intelligences artificielles. Un jli texte, qui m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur cet univers et sur l’auteur.

Les aventures de  Rocket Boy, de Daryl Grégory, est un texte triste, mais dont l’horreur réelle ne se découvrira qu’à la toute fin. J’ai beaucoup aimé ce texte moins horrifique que d’autres, mais très touchant, bien que très éloigné de la SF. Le vent est éternel, nouvelle de Jean-Laurent Del Socorro, se déroule dans le même univers que son roman, Royaume de vents et de colère. L’ayant lu un peu avant, c’était bien appréciable de se replonger dans cet univers le temps d’une nouvelle.

Coyote Creek, de Charlotte Bousquet, est l’une des nouvelles que je l’ai plus appréciée du recueil. Il nous parle d’une vieille femme qui perd la mémoire, et dont le récit alterne entre brèves périodes de lucidité, et le retour en arrière. Il est bien difficile de ne pas être indifférent au sort de ce personnage et de son entourage. La nouvelle de Fabien Clavel, Versus, est assez intéressante aussi, beaucoup plus axé SF « classique » que d’autres nouvelles du recueil.

Celle de Robert Silverberg, Smithers et les fantômes du Thar, a eu à la lecture un aspect rétro qui m’a plu, et j’avoue avoir été surprise par la chute. L’anthologie s’achète par la nouvelle Visages, de Mike Carey, qui met en scène un tribunal. La nouvelle est plutôt intéressante.

Globalement, cette anthologie est plutôt intéressante et m’a fait découvrir quelques plumes intéressantes, et des textes touchants, même si quelques uns ne m’ont pas atteinte. La chronique compte pour le challenge CRAAA de La prophétie des Anes.

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shaya

6 réflexions sur « Utopiales 2015, l’anthologie »

    1. C’est vrai ! Pour autant la façon de faire de l’éditeur ne me plaît pas pour le coup. A la limite ça avait mis clairement que c’était un premier chapitre, pourquoi pas, mais même la quatrième vend une nouvelle de Damasio 🙂 J’aurais préféré à la limite avoir une petite nouvelle dans l’univers du roman.

      1. Bonjour,

        La quatrième de couverture précise bien que c’est le premier chapitre du prochain roman d’Alain Damasio.
        Idem pour la présentation en introduction du texte qui le signale encore une fois.
        Vous n’avez pas dû avoir en main le même livre que nous 🙂

        Bonne journée et merci pour votre chronique que nous allons ajouter à notre revue de presse.

        Marie Marquez
        Editions ActuSF

        1. Bonsoir, effectivement c’est une erreur de ma part et j’en suis désolée. Il faut croire que j’avais lu trop rapidement la quatrième de couverture, mea culpa. Et ma foi grâce à ce premier chapitre, je suis sûre de ne pas oublier son nouveau roman et de le lire quand j’en aurais l’occasion ! Bonne soirée à vous.

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