J’avais entendu parler de Karoline Georges suite à un post de Itenesera, et le résumé de De synthèse me faisait plutôt envie, donc, en route !
L’une s’immobilise devant les fenêtres de sa maison en banlieue avec le poids de la mort au creux du ventre; l’autre cherche à traverser l’écran pour se transformer en image grâce à son avatar numérique, en quête d’absolu.
L’une a donné naissance à l’autre, qui tente maintenant de renaître à travers un corps virtuel, loin de la morosité du nid familial.
Tout d’abord, mentionnons la superbe couverture réalisée par Aurélien Police, qui est tout simplement magnifique. De synthèse est le second roman publié chez Folio SF de Karoline Georges, une autrice québécoise.
De synthèse est clairement un roman étrange : la narratrice ne vit plus que par le digital, modifie en permanence son image numérique. Agoraphobe, elle est totalement coupée du monde réel et est devenue une artiste numérique, publiant chaque jour de nouveaux portraits de son avatar. Marquée par une enfance douloureuse avec un père alcoolique et une mère passive, la narratrice nous raconte ses heures passées devant la télévision, son parcours en tant que mannequin inexpressif qui lui vaut la célébrité, avant finalement l’enfermement chez elle pour sa quête ultime : fixer son image pour l’éternité.
A côté, nous avons sa mère, bien ancrée dans le réel, et surtout mourante. Cette maman ne comprend pas vraiment sa fille, trop éloignée du monde qu’elle connaît, et cette dernière va devoir fournir quelques efforts pour se reconnecter à sa mère. Arriver à sortir de son appartement aseptisé pour entrer dans le monde de l’hôpital avec ses odeurs, ses passages et ses réalités.
Dans ce roman, Karoline Georges nous interroge sur notre rapport aux nouvelles technologies : peut-on vivre uniquement dans le virtuel ? Est-ce que ce dernier peut remplacer le réel ? Nous avons également ici une mise en lumière de rapport entre mère et fille, alors que la première est à la fin de sa vie.
Ai-je aimé De synthèse ? Difficile à dire même pour moi. Le roman a des thématiques intéressantes, nous amène à nous questionner et à nous interroger sur notre rapport à l’image, mais n’y étant pas personnellement très sensible, il est bien possible que je sois passée à côté. De synthèse plaira probablement à des personnes avec une sensibilité plus marquée sur ces sujets, et l’écriture de Karoline Georges est en tout cas fort agréable.
Thématiques intéressantes, en effet, et qui pourraient me parler. Je doute de le lire un jour, toutefois, pour l’éternelle question du manque de temps… Merci pour la découverte.
Comment, tu n’as pas de retourneur de temps pour la lecture ? xD
Ça ne me parle guère non plus. Mais je suis quand même content de découvrir grâce à toi une autrice dont je n’avais jamais entendu parler. ^^
C’est intéressant mais particulier ^^
Jamais entendu parler de cette autrice. Pas plus attirée que ça.
Je crois qu’il n’y a que ce livre-ci et Sous le béton édités en France, et pas forcément en collection imaginaire 🙂
Voilà qui m’intéresse, je note 😀 .
Ravie que ça t’intéresse !
J’avais beaucoup aimé Sous béton de l’autrice. (malgré une fin assez particulière)
Je pense que celui-ci pourrait aussi me plaire. Et il y a des chances que certaines choses me touchent énormément en faisant écho à du vécu (pas le côté image hein :p)
Tant mieux alors ! Je ne suis pas sûre que je retenterai avec elle pour ma part ^^
J’aime bien la thématique, mais j’ai peur que cela soit un peu « tire larmes » avec le background familial. Qu’en est il ?
Honnêtement ça l’est un peu, la relation mère-fille est tout de même une part très importante du roman.