En début d’année, je me suis donnée un nouveau challenge : lire chaque mois une autrice d’imaginaire primée, jamais lue jusque-là. En février, c’était au tour de Pat Murphy avec son roman La Cité des ombres !
Elizabeth Butler n’est pas une archéologue comme les autres. Cette femme solitaire et sauvage voit, sous forme d’ombres, des êtres surgis d’un lointain passé.
C’est ainsi que sur le site de Dzibilchaltùn, au Yucatàn, où elle dirige un chantier de fouilles, l’ombre d’une ancienne prêtresse maya s’impose à elle à mesure qu’on exhume le temple d’Ix Chebel, déesse de la lune. Quel secret ce fantôme cherche-t-il à lui communiquer au moment où Elizabeth est confrontée à son propre passé en la personne de sa fille, venue la retrouver après de longues années de séparation ?
Tout simplement sa pathétique histoire. Celle d’une mère jadis obligée de sacrifier sa fille aux dieux. Des dieux toujours présents, toujours exigeants, pour qui l’heure est venue de recevoir l’offrande d’un nouveau sacrifice humain…
Il existe certaines autrices (et des auteurs également mais je choisis de parler autrices) dont on entend très peu parler en France, alors qu’elles ont été reconnues par des prix prestigieux en littérature de l’Imaginaire. Pourquoi ne sont-elle plus éditées ou très peu ? Ca reste un mystère pour moi. Pat Murphy est une autrice américaine, co-fondatrice du prix James Tiptree, Jr. Elle a obtenu le prix Nebula dans la catégorie meilleur roman pour La Cité des ombres, ainsi que le Nébula de la meilleure nouvelle longue avec Rachel in Love. L’autrice a également été primée par les prix Théodore-Sturgeon, Philip-K.-Dick et World fantasy. En France, seul La Cité des ombres avait été édité jusqu’à très récemment, puisque Les Moutons électriques ont édité La ville peu de temps après, sorti le 19 mars 2021.
Maintenant que les présentations sont faites, passons à l’intrigue de La Cité des ombres. La narration est construite sur deux points de vue différents : nous suivrons à la fois Elifsabeth Butler, archéologue, et sa fille, qui vient de perdre son père et qui décide de rejoindre sa mère pas vue depuis des années. L’intrigue se passera donc au Mexique, dans la ville de Dzibilchaltún, au Yucatan. L’Amérique du Sud n’est pas un décor très utilisé à ma connaissance en imaginaire, et c’est pourtant bien intéressant de se plonger dans les ruines maya, qui ont encore aujourd’hui une belle aura de mystère.
Elisabeth est une femme clairement à part, au delà de son don qui lui permet de voir des esprits antiques. On découvre là une femme sauvage, qui aime sa fille mais ne sait pas comment l’exprimer, une femme qui a vécu sa maternité et sa vie de femme mariée comme une souffrance insurmontable, puis les passages en hopitaux psychiatriques, avant les mensonges, pour arriver à fuir. A la fois archéologue renommée, et à la fois considérée comme folle. De l’autre côté, sa fille, Diane, est une jeune adulte qui semble totalement paumée. Bouleversée par la mort de son père et une séparation récente, elle quitte travail, amis et logement pour rejoindre sa mère, et tenter de comprendre pourquoi celle-ci s’est tant éloignée d’elle.
L’aspect fantastique se concentre sur les esprits que croisent Elisabeth, et plus particulièrement sur celui d’une prêtresse qui affirme que la fin d’un cycle est arrivée, et que pour le suivant commence, elle doit éliminer Diane. A travers les échanges avec la prêtresse de la Lune, Pat Murphy nous offre un aperçu de sa vision des Mayas et de leurs coutumes parfois bien étranges à nos yeux.
Houl! il me faut plus de fun en cette triste période!
Tant que tu le notes pour une période plus fun 😉
Ça ne me parle pas particulièrement, surtout si l’aspect intrigue est en retrait (?), mais le message est évidemment important et c’est donc une bonne chose que ce livre existe.
Tu vas continuer ta découverte de l’autrice du coup ?
Totalement pour la découverte de l’autrice ! Pour l’aspect intrigue, c’est un peu en retrait oui, mais pas complètement non plus.
Il n’existe que dans l’édition Présence du fantastique ?
Ca a l’air chouette, il me tente.
Hélas oui. On pourra s’organiser pour un prêt si jamais (il faut juste que je le récupère de Bretagne) !
Ça me tente bien aussi. J’aime bien le contexte maya.
Je n’ai pas encore lu Pat Murphy mais la sortie récente chez Les moutons avait retenu mon attention. Avec ton avis si enthousiaste sur La cité des ombres, je me dis qu’il est plus que temps que je la découvre 🙂
J’approuve ce message ! (et je vais probablement aussi lire sa sortie chez Les Moutons)
Je ne connais pas du tout cette autrice, merci pour la découverte, encore une fois ! 🙂
C’est vrai que la civilisation maya et l’archéologie sont des thèmes attirants !
Tu as écrit « La ville peu de de temps » au lieu de « La ville peu de temps après » 😉 au moins cela m’a fait cliquer car j’étais intriguée ^^
Mais de rien 😀 Et merci à toi pour la coquille, c’est rectifié !
Oh ça a l’air tout à fait mon genre de livre. Je vais le noter dans ma liste d’envies Scylla pour des jours meilleurs (enfin plus mobiles :D)
C’est une excellente idée, tu devrais aimer !