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La ménagerie de papier, Ken Liu

Autant le dire tout de suite : si ce beau pavé n’é­tait pas final­iste du prix Plan­etSf, il n’est pas cer­tain qu’il aurait atter­ri de sitôt chez moi. Encore moins cer­tain quand j’ai pu voir pass­er quelques com­para­isons avec le recueil de Ted Chi­and, La tour de Baby­lone, qui ne m’avait pas franche­ment ent­hou­si­as­mé.

Mais pour ce recueil com­posé d’une ving­taine de nou­velles, la crainte que ça ne me plaise pas s’est envolée dès la pre­mière nou­velle, Renais­sance, qui nous laisse voir une vision bien étrange de la jus­tice. Les nou­velles sont de tailles var­iées, les plus ne faisant que deux ou trois. Celles-ci lais­sant moins le temps de dévelop­per un peu les per­son­nages, elles m’ont un peu moins touchée.

Faits pour être ensem­bles est une nou­velle mar­quante : à moins de vivre dans une grotte, il est bien dif­fi­cile de ne pas faire de par­al­lèle entre Cen­til­lion et un célèbre moteur de recherche.… La réal­ité rat­trapera-t’elle la fic­tion ? Les algo­rithmes de l’amour est très touchante, il est bien dif­fi­cile de ne pas être sen­si­ble à la souf­france du per­son­nage prin­ci­pal. Au milieu du recueil, Le golem au GMS con­stitue une bouf­fée d’air avec son ton plus léger, qui rap­pelle le con­te de Grimm.

La ménagerie de papi­er, qui a don­né son nom au recueil, est égale­ment une nou­velle très belle et émou­vante, qui inter­roge sur le rap­port par­ent-enfant bien loin d’être sim­ple. Cette nou­velle m’a fait rêver d’avoir moi aus­si ces petits origamis. Con­traire­ment à bien d’autres, Mono no aware ne m’a pas vrai­ment mar­quée. Elle est belle, comme le reste du recueil, mais devin­er la fin au début du réc­it m’a sans doute un peu gâché le plaisir. A cha­cun sa nou­velle favorite au moins !

Le livre des divers­es espèces est prob­a­ble­ment la nou­velle qui m’a le moins plu, la faute à son ton froid. En revanche, L’o­r­a­cle, qui suit, est beau­coup plus intéres­sante. Un peu comme la nou­velle qui ouvre le recueil, elle reprend le thème de la jus­tice et de la mort, et est bien triste. La forme de la pen­sée peut facile­ment rejoin­dre mon petit top des nou­velles. Elle nous par­le des dif­fi­cultés de com­mu­ni­quer, de la coloni­sa­tion, et est dés­espére­ment triste. C’est à en douter de la con­fi­ance de l’au­teur en l’e­spèce humaine.

L’écri­t­ure de Ken Liu est très flu­ide, et l’in­flu­ence asi­a­tique que l’on ressent dans cer­tains réc­its est attrayante, d’au­tant plus quand (comme moi), on la con­naît mal. La Ménagerie de Papi­er est défini­tive­ment un livre très agréable à lire, et son auteur à suiv­re, en espérant que d’autres de ces écrits arriveront jusqu’à nous !

C’est édité au Bélial, et c’est ma pre­mière par­tic­i­pa­tion au chal­lenge CRAAA de Corn­wall !

Décou­vrez aus­si les avis de Gro­movar, Lorkhan, Nébal, Lune, Elessar, .…

 

 

shaya

9 réflexions sur « La ménagerie de papier, Ken Liu »

  1. Un excel­lent recueil, ça fait plaisir de voir débar­quer de jeunes auteurs de SF (surtout dans le paysage fran­coph­o­ne, dans lequel les tra­duc­tions de nou­veaux auteurs sont un risque par­fois dif­fi­cile à pren­dre). Un peu de sang neuf, ça n’a jamais fait de mal !

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