Pour ne rien vous cacher, lors de la conception de Au-delà de la pénétration, j’ai hésité à participer à l’appel à témoignages lancé par l’auteur, Martin Page. Il m’est complètement sorti de la tête par la suite, mais quand le hasard l’a placé sur mon chemin en librairie, aucune raison de ne pas craquer !
Et si le corps était un territoire à redécouvrir ?
Et si pénétrer c’était passer à côté et fuir ?
Et si la sexualité n’était plus regardée comme un sport olympique ?
Et si on arrêtait de penser qu’il y a une seule manière de faire l’amour ?
Et si on envoyait balader les normes sexuelles ?
Et si les mecs se sentaient un peu méfiants d’être des mecs ?
Et si l’ONU décrétait un moratoire sur la pénétration ?
Et si la pénétration aussi était politique ?
Vous l’avez peut-être compris à la lecture de mon introduction : la pénétration dans la sexualité est un sujet sur lequel j’ai déjà fait un travail mental. Sans entrer dans les détails, vous savez peut-être déjà que j’ai « l’honneur » d’être une endogirl, atteinte d’endométriose, maladie dont la dyspareunie (=douleurs à la pénétration) fait partie des symptômes.
Le texte se compose de trois parties : Au-delà de la pénétration, Introduction à Propos sur la pénétration et Propos sur la pénétration. La première partie est une réflexion sur la pénétration, la deuxième, comme l’indique son nom, introduit la troisième, des témoignages presque tous anonymes sur le sujet.
Très vite, Martin Page rappelle une chose : non, la pénétration, ça n’est pas qu’un pénis dans un vagin, et elle n’est pas absolument obligatoire pour un acte sexuel « réussi », bien que la société nous inculque que c’est la partie culminante d’un rapport sexuel, le reste n’étant que des préliminaires. L’auteur parle aussi de son expérience en tant qu’homme, et de la difficulté d’accepter d’être pénétré.e pour un homme.
On se questionnera aussi sur l’aspect « politique » de la pénétration, acte considéré comme passif pour la personne pénétré, à tord. Les témoignages seront aussi l’occasion de montrer/rappeler qu’une sexualité sans pénétration est possible et peut être tout aussi épanouissante.
Au-delà de la pénétration, c’est un petit essai avec des témoignages que chacun.e devrait lire, mais plus particulièrement les hommes hétéro cisgenres dont lequi ont parfois du mal à entrevoir une sexualité différente de la norme. Enfin, rappelons que chacun.e fait comme il l’entend en la matière, tant que le consentement de toutes les parties est respecté.
Cisgenre : Qualifie une personne dont l’identité de genre, est en concordance avec le genre qui lui a été assigné à la naissance.
Intéressant. J’avais déjà entendu des réflexions sur le sujet dans des podcasts féministes que j’écoute/ais comme Les couilles sur la table ou Un podcast à soi. Donc rien de ce que tu dis ne m’étonne, mais à l’époque c’est une réflexion qui m’a fait beaucoup remettre en question des acquis culturels systémiques un peu absurde. Il parle de la religion dans le bouquin ? Je reste persuadée que le délire autour de la pénétration est une évolution plus ou moins logique de notre morale judéo-chrétienne inculquée en nous depuis des siècles que acte sexuel = procréation. Alors forcément sans pénétration, c’est plus compliqué…
Je suis d’accord avec Tigger Lilly, cette idée systémique ancrée dans nos mentalités que acte sexuel appelle forcément une pénétration, est liée ce qui est perpétué par les religions : acte sexuel = procréation sinon c’est « sale ».
Je ne lirai pas cet essai, même si le sujet tel que traité semble intéressant à plus d’un titre. Mais merci de l’avoir porté à ma connaissance, des fois que je puisse en parler à d’autres.
Ravie de te faire découvrir ce livre 🙂
Ah génial! J’avais hâte de voir de quoi ça causait! Ça a l’air intéressant. C’est la partie témoignages qui m’intéresserait le plus, je pense.
J’espère que tu appréciera ta lecture !
Intéressant ouvrage que je vais m’empresser de posséder dans les collections de la bibliothèque où je travaille. Merci pour cette découverte
Mais de rien :=)