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Complications, Nina Allan

S’il y a bien une chose que j’aime avec les chal­lenges, c’est quand ils nous font décou­vrir de nou­velles choses. Pas de décep­tion avec le chal­lenge ABC Lit­téra­ture de l’Imag­i­naire et ma con­trainte de ne lire que des autri­ces, puisque Nina Allan est une fois de plus une autrice incon­nue au batail­lon pour moi. Son nom me dis­ait quelque chose, mais impos­si­ble de dire quoi exacte­ment, et il ne me sem­ble pas non plus en avoir beau­coup enten­du par­lé dans la blo­gosphère, prob­a­ble­ment parce qu’elle est pub­liée en “blanche”. J’ai ten­té ma chance avec Com­pli­ca­tions, un recueil de nou­velles, qui n’en est pas vrai­ment un … Mais tout de suite, place au résumé édi­teur !

 Les mon­tres ne se con­tentent pas de don­ner l’heure. Elles peu­vent chronométr­er, servir de cal­en­dri­er, fournir des indi­ca­tions astronomiques. C’est ce que l’on appelle, en hor­logerie, des « com­pli­ca­tions ». Mais si les mon­tres jouent un grand rôle dans cha­cune des his­toires racon­tées ici, les « com­pli­ca­tions » très par­ti­c­ulières qu’elles provo­quent — ou révè­lent — ne sont pas seule­ment hor­logères… Dans une mai­son du sud de Lon­dres, un garçon perd sa sœur bien-aimée dans des cir­con­stances trag­iques, avant de la voir réap­pa­raître. Sur la plage de Brighton, un autre garçon (le même ?) vit une sur­prenante expéri­ence tem­porelle… À mesure que la lec­ture pro­gresse, on décou­vre les sub­tils rouages qui relient toutes ces his­toires — entre plaisir et effroi.
Le ton est don­né, nous par­lerons donc d’hor­logerie, de mon­tres, et plus générale­ment du temps. Cepen­dant, ne vous atten­dez pas à un recueil de nou­velles clas­siques : on pour­rait éventuelle­ment le qual­i­fi­er de fix-up, étant don­né que toutes les nou­velles sont liées les unes aux autres. Pas ques­tion donc de piocher seule­ment une nou­velle pour revenir au livre par la suite, sauf si vous voulez per­dre une par­tie du plaisir de la lec­ture.
Le recueil compte six nou­velles, mais la pre­mière, Cham­bre Noire, a été rajoutée au recueil orig­i­nal par l’édi­teur français. Elle est donc légère­ment décalée par rap­port aux autres nou­velles, d’au­tant plus que le lien avec les autres his­toires est ténu. Pour les autres his­toires, nous crois­erons sou­vent Mar­tin New­land comme pro­tag­o­niste, qui subit la perte d’un proche : par­fois sa sœur, son épouse, etc. Nous crois­erons d’autres per­son­nages récur­rents, mais tou­jours dif­férents d’une manière ou d’autre, un peu comme un écho. Un élé­ment fixe ? Andrew Owen, nain hor­loger, celui capa­ble de créer les fameuses mon­tres transtem­porelles, et nous n’au­rons pas beau­coup plus d’in­for­ma­tions sur ce per­son­nage.
A tra­vers ces nou­velles, de nom­breux thèmes sont évo­qués avec un soupçon de fan­tas­tique : le deuil, l’amour, etc. Les décors de l’An­gleterre sont égale­ment très bien dépeints, et il est aisé de s’y imag­in­er. Glob­ale­ment, l’am­biance du roman est per­tur­bante, et nous inter­roge sur notre rap­port au temps : est-il linéaire, com­posé de plusieurs univers par­al­lèles, etc ?

En bref, Nina Allan signe avec Complications un très beau recueil. Sa thématique et sa construction font qu’il est difficile d’en parler, mais une chose est sûre, j’ai été emportée dans ce recueil qui est un coup de cœur, et je vous le conseille fortement !

D’autres avis : Lhis­bei, Charybde2, …

Chronique écrite dans le cadre du chal­lenge ABC Lit­téra­tures de l’Imag­i­naire organ­isé par MarieJuli­et, et me per­met de com­pléter la let­tre G de Gold­stein. Retrou­vez mon bil­let d’in­scrip­tion à ce chal­lenge ici !

shaya

13 réflexions sur « Complications, Nina Allan »

  1. Je l’ai lu il y a quelques années ce recueil, et j’avais beau­coup beau­coup aimé.
    Mais j’ai lais­sé pass­er trop de temps pour écrire une cri­tique donc j’ai lais­sé tomber.
    Mais c’est effec­tive­ment un excel­lent recueil. Je me suis dit que je devrais lire d’autres écrits d’elle.
    Et pour la petite his­toire, c’est la com­pagne de Christo­pher Priest. 😉

  2. C’est ten­tant, d’au­tant plus que j’aime beau­coup le principe des fix-ups, j’en prends bonne note !
    Par con­tre, c’est vrai­ment éton­nant — et presque dérangeant — cet ajout d’une nou­velle dans l’édi­tion française. =/

  3. Intéres­sante présen­ta­tion de ce recueil et de cette autrice. Je note dans l’e­spoir de ne pas oubli­er… Sinon je compte sur toi pour me rafraîchir la mémoire! Deal?

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