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Emissaire des morts d’Adam-Troy Castro

Emis­saire des morts d’Adam-Troy Cas­tro est un roman paru chez Albin Michel Imag­i­naire en jan­vi­er 2021, et qui a attiré mon atten­tion dès les pre­mières chroniques : j’adore les thrillers, et les space-opéra, donc, let’s go !

 

 

Quand elle avait huit ans, Andrea Cort a été témoin d’un géno­cide. Pire, après avoir vu ses par­ents mas­sacrés, elle a ren­du coup pour coup. En puni­tion de ses crimes, elle est dev­enue la pro­priété per­pétuelle du Corps diplo­ma­tique. Où, les années pas­sant, elle a embrassé la car­rière d’avocate, puis d’enquêtrice pour le bureau du pro­cureur.

Envoyée dans un habi­tat arti­fi­ciel aus­si inhos­pi­tal­ier qu’isolé, où deux meurtres vien­nent d’être com­mis, la jeune femme doit résoudre l’affaire sans créer d’incident diplo­ma­tique avec les intel­li­gences arti­fi­cielles pro­prié­taires des lieux. Pour ses supérieurs, peu importe quel coupable sera désigné.

Mais les leçons qu’Andrea a appris­es enfant ont forgé l’adulte qu’elle est dev­enue : une femme pour le moins inflex­i­ble, qui ne vit que pour une chose, « com­bat­tre les mon­stres ».

Vous savez que je ne suis pas une fan de nou­velles, et c’est prob­a­ble­ment la rai­son pour laque­lle j’ai mis un peu de temps avant de me lancer dans Emis­saire des morts : 4 nou­velles ou novel­la sont présentes avant le roman. Notons d’ailleurs qu’il s’ag­it du pre­mier tome d’une trilo­gie. Les novel­las rela­tant la vie de notre héroïne, Andrea Cort, avant Emis­saire des morts, sont con­seil­lées par l’édi­teur pour mieux saisir le per­son­nage et son univers dans la pré­face de Gilles Dumay, et j’ai donc suivi son con­seil.

Tout d’abord, qui est Andrea Cort ? Il s’ag­it d’une enquêtrice de la Con­fédéra­tion, dans un univers où humains et extrater­restres cohab­itent avec plus ou moins de suc­cès. Dans ce con­texte, la Con­fédéra­tion a choisi d’en­voy­er des enquê­teurs dès que des prob­lèmes com­men­cent entre extrater­restres et humains. Je qual­i­fie d’ailleurs dans le reste de mon bil­let Andrea Cort d’en­quêtrice, mais son rôle est en réal­ité un peu plus com­plexe, puisqu’elle cotoît directe­ment des diplo­mates et est égale­ment avo­cate. Le per­son­nage en lui-même intéres­sant : elle paraît froide et dis­tante au pre­mier abord, mais on décou­vri­ra vite une per­son­ne plus com­plexe qu’il n’y paraît, qui a par­ticipé et survécu à un géno­cide inter-espèce dans son enfance.

Avec du sang sur les mains est à la fois la pre­mière novel­la et la pre­mière enquête d’An­drea Cort. Nous la décou­vrons sur la planète des Zinns, peu­ple qui souhaite héberg­er un crim­inel con­tre un échange com­mer­cial juteux. Au pro­gramme, enquête, mais surtout poli­tique : qui voudrait volon­taire­ment héberg­er un crim­inel, quand la vio­lence n’est pas con­nue chez soi ? Le sec­ond texte, Une défense infail­li­ble, m’a moins par­lé : une anci­enne col­lège d’An­drea Cort est dans une posi­tion com­plexe, mais ce texte est surtout l’oc­ca­sion de mieux com­pren­dre com­ment fonc­tionne leur ser­vice judi­ci­aire. Les lâch­es n’ont pas de secret est pour le coup bien mar­quante : notre enquêtrice doit gér­er la mise en appli­ca­tion d’une peine, soit une hor­ri­ble mise à mort, mais le con­damné cherche à échap­per par un droit local, un implant per­me­t­tant de con­trôler toute acte et pen­sée crim­inelle. Enfin, Les démons invis­i­bles sert claire­ment de pro­logue à Emis­saire des morts. Il s’ag­it là d’une mis­sion com­plexe, car Andrea Cort doit répon­dre à une ques­tion : les Catarkhiens sont-ils des êtres sen­tients ?

Dans Emis­saire des morts, l’en­quêtrice est envoyée sur un monde-arte­fact, Un Un Un, créé de toute pièce par des IA Source, qui ont égale­ment créé les habi­tants de la planète, les Brachiens, espèce d’une lenteur par­fois dés­espérante, et qui con­sid­ère les humains comme des Morts. Un petit groupe d’hu­mains a été autorisé par les IA Source à venir les étudi­er, et deux d’en­tre deux ont été assas­s­inés. Un Un Un est un monde par­ti­c­ulière­ment étrange : on y  trou­ve en plus des Brachiens un océan tox­ique par­cou­ru par des drag­ons, et les Frondaisons, un réseau d’ar­bres noueux et très résis­tants qui for­ment une sorte de pla­fond. Au milieu de tout ça, une ville-hamac, coeur de l’in­trigue.

Côté thé­ma­tique, ces dernières sont nom­breuses : on s’in­ter­rogera sur ce qui est réelle­ment un mon­stre, mais aus­si sur l’esclavage, le cap­i­tal­isme, le racisme, ou encore les dif­fi­cultés de s’adapter à l’Autre, qui ne par­le par­fois pas le même lan­gage, ou ne perçoit pas du tout les choses de la même manière. Andrea Cort est un per­son­nage que j’ai adoré : très intel­li­gente, cynique, on a là une bonne anti-héroïne qui parvient pour­tant à se remet­tre ain­si que ses con­vic­tions en ques­tion.

Pour finir, est-il vraiment nécessaire de vous dire qu’il s’agit d’un coup de coeur pour moi et que je lirais avec plaisir la suite ? C’est chose faite, et n’hésitez pas à vous lancer aussi si ce n’est pas encore fait !

D’autres avis : Le chien cri­tique, Yogo, Lorkhan, Lune, Xapur, Lutin82, Celin­danae, Chut Maman lit, Gro­movar, .…

shaya

19 réflexions sur « Emissaire des morts d’Adam-Troy Castro »

  1. Ça va, tu n’as pas trop souf­fert de devoir lire des novel­las ? =P
    Je le lirai cer­taine­ment un jour, ça a l’air vrai­ment bien. Et puis je veux décou­vrir les drag­ons de l’océan tox­ique main­tenant. =O

  2. Il a l’air sym­pa ce bouquin, j’ai vu qu’ils l’avaient acheté à la bib­lio­thèque, je le prendrais peut-être à l’oc­ca­sion ^^

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