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Il faut qu’on parle de Kevin, de Lionel Shriver (livre et film)

 

Auteur : Lionel Shriv­er — Tra­duc­trice : Françoise Car­tano

Edi­teur : Bel­fond — Paru­tion : 2006

ISBN : 9782290003237 — Prix : 8.40 €

 

Réal­isatrice : Lynne Ram­say

Acteurs :

Eva : Til­da Swin­ton — Kevin : Ezra Miller (ado­les­cent) et Jasper Newel (5–8 ans)

Franklin : John C. Reil­ly — Celia : Ash­ley Gerasi­movitch

Fiche com­plète du film ici

 

A propos de l’auteur

Lionel Shriv­er est née en 1957, et diplômée de Colum­bia. Il faut qu’on par­le de Kevin est son sep­tième roman, et a obtenu le prix Orange Prize 2005.

 

Résumé

A la veille de ses seize ans, Kevin tue neuf per­son­nes de sang-froid dans son lycée. Sa mère revient sur ce drame et tente de com­pren­dre.

Ressenti

Livre

La pre­mière chose à savoir, est que nous sommes dans un roman épis­to­laire, où chaque let­tre, écrite par Eva, la mère de Kevin, est adressée à son mari, Franklin. Lente­ment, elle va retrac­er l’his­toire de son fils, ten­ter de com­pren­dre ce qui s’est passé, le pourquoi d’un tel acte.

 

On appréciera une écri­t­ure flu­ide et poignarde, qui nous laisse bien voir le désar­roi de cette mère, face à un enfant qui la rejette de tout son être dès sa nais­sance, sa cul­pa­bil­ité de ne pas savoir pourquoi.

 

Mais le plus intéres­sant pour moi, c’est cepen­dant la réflex­ion qui est menée sur la mater­nité. Atten­tion, spoil­ers à par­tir d’i­ci.

 

Spoil­er : :
Est-ce que ne pas avoir désiré suff­isam­ment un enfant fait de lui un mon­stre en puis­sance ? Est-ce que ça fait de nous un mon­stre ? Sommes-nous coupable face à un lien affec­tif qui refuse dés­espéré­ment de se nouer? Que se passe-t’il en l’être humain lorsqu’on com­prend que notre enfant, celui qu’on a porté, aimé, et élevé,nous déteste du plus pro­fond de son être ?

 

 

Film

 

Une chose est sûre, le début de ce film est très étrange, et réus­sit par­faite­ment son coup, à savoir met­tre le spec­ta­teur mal à l’aise pour la suite, en lançant une ambiance rouge sang qui sub­siste durant tout le film.

 

Ce qui m’a déçu, car mal­heureuse­ment tout n’est pas par­fait, c’est très sim­ple­ment que toute la par­tie de réflex­ion est sim­ple­ment effleurée ici. C’est aus­si par­faite­ment com­préhen­si­ble, puisque le roman est lui-même intro­spec­tif, et il me sem­ble que c’est assez dif­fi­cile en con­séquence à retran­scrire sur un écran. Cepen­dant, la struc­ture du film est un peu par­ti­c­ulière, et pas tou­jours évi­dente.

 

Ce que j’ai adoré, la per­for­mance des acteurs. Til­da Swin­ton, qui joue la mère de Kevin, Eva, exprime mer­veilleuse­ment cette ter­reur, cette angoisse, et tout sim­ple­ment cette sen­sa­tion ter­ri­ble d’être per­due et dés­espérée, lâchée dans quelque chose sur lequel on a aucune prise. Ensuite, nous avons Jasper Newel, le Kevin de 6 à 8 ans. Je crois que je n’ou­blierais pas de sitôt cet air de mépris absolu qu’il prend lorsqu’E­va tente de lui appren­dre les chiffres. Enfin, il faut aus­si citer Ezra Miller, Kevin ado­les­cent, qui glace le sang égale­ment.

 

 

Pour finir, vous l’au­rez com­pris (ou pas), le roman a tout de même eu ma préférence, la faute à un appro­fondisse­ment des sujets traités. Le film reste mar­quant, mais moins que le livre pour moi. A not­er qu’il est sans doute plus intéres­sant de voir le film, avant de lire l’ou­vrage, et de ne pas faire l’in­verse comme moi.

shaya

Un commentaire sur “Il faut qu’on parle de Kevin, de Lionel Shriver (livre et film)

  1. J’ai beau­coup aimé le livre, mais je ne suis pas cer­taine de vouloir voir le film : l’his­toire est telle­ment poignante que j’ai peur qu’elle perde trop en force et en sub­stance avec la super­fi­cial­ité du ciné­ma…

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