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Journal d’une grosse qui réfléchit, de Françoise Leclère

 

Auteur : Françoise Leclère — Illus­tra­teur : Alice Bor­ing
Edi­teur : La Maronie — Paru­tion : Mars 2011
ISBN : 972951174252 — Prix : 10 €
A pro­pos de l’au­teur
Françoise Leclère est une écrivaine mil­i­tante française. Vous pou­vez aller con­sul­ter son site inter­net ici
Qua­trième de cou­ver­ture
Ce matin, je me suis réveil­lée avec une idée lumineuse : j’ai décidé d’être mince. Mais épargnez-moi votre appro­ba­tion : je n’ai pas dit que j’allais me met­tre au régime… Ani­mée d’une préférence très pronon­cée pour l’état de vivante plutôt que celui de morte, j’apporte le plus grand soin à ma san­té. Or, j’ai l’intime con­vic­tion que les régimes, glob­ale­ment inef­fi­caces et majori­taire­ment con­tre pro­duc­tifs, nuisent grave­ment à la san­té des femmes. Mon expéri­ence et mes obser­va­tions me don­nent en effet à penser que le lien de cause à effet entre le régime et la perte de poids s’apparente à une croy­ance, et je préfère utilis­er mon cerveau autrement qu’en le focal­isant de façon obses­sion­nelle sur un objec­tif incer­tain. Pour­tant j’ai décidé d’être mince. L’idée me tarau­dait depuis quelques jours. A cause de l’été, je pense, toutes (ou presque) mes amies y allaient de leurs refrains… Cul­pa­bil­i­sa­tion, mau­vaise humeur voire agres­siv­ité, aut­ofla­gel­la­tion, angoisse… Il leur fal­lait absol­u­ment per­dre du poids… « Je ne me sup­porte plus ! Non mais tu as vu ça ? Je suis trop grosse ! » Oui, j’ai vu. Tu fais, vous faites à peu près le poids que je fai­sais à 14 ou 16 ans, (selon votre gabar­it). Vous n’êtes pas gross­es. Pour­tant vous en êtes con­va­in­cues. J’en ai tiré la con­clu­sion logique qui s’imposait : la grosseur est une vue de l’esprit. S’il suf­fit de croire qu’on est grosse pour avoir besoin de maigrir, il sem­ble logique qu’il suf­fit de croire qu’on est mince pour ne pas en avoir besoin. J’ai donc décidé que j’étais mince. Je suis mince. A par­tir d’aujourd’hui, vous voudrez bien me con­sid­ér­er comme mince. Et per­son­ne ne pour­ra me con­va­in­cre du con­traire.
 
Ressen­ti
Et oui, comme il s’ag­it d’un essai, pas de résumé. Le titre annonce claire­ment la couleur, ici, on va par­ler obésité. J’ai trou­vé ce petit livre par­ti­c­ulière­ment per­cu­tant, puisque le sujet est au final assez peu traité, sauf pour vous par­ler régime, et encore régime. Et oui, apparem­ment, les gros se doivent oblig­a­toire­ment de maigrir, la mode et la san­té l’im­posent.
L’au­teur tente ici de nous faire com­pren­dre que non, le sur­poids n’est pas oblig­a­toire­ment si mau­vais qu’on le pense, et a appuyé ses pro­pos en citant de nom­breux ouvrages. Elle nous dit aus­si des choses par­ti­c­ulière­ment justes, et qu’on oublie par­fois, à savoir, la minceur n’a pas tou­jours été l’idéal de beauté.
Ca rap­pelle aus­si et surtout que même en étant en sur­poids, on a le droit de ne pas en cul­pa­bilis­er, de vivre la vie comme on l’en­tend, et d’en prof­iter. Egale­ment que les réflex­ions moral­isatri­ces de ceux qui veu­lent cer­taine­ment bien faire, ne sont pas tou­jours les bien­v­enues. C’est égale­ment une cri­tique des régimes pour faire maigrir à tout prix, qu’on partage ou pas.
C’est un petit livre, avec des sources intéres­santes, où l’on sent que l’au­teur est très doc­u­men­tée sur le sujet, et surtout qui a le mérite de remet­tre un peu les choses à leur place en cette péri­ode de début d’été. Arrê­tons de se pren­dre la tête avec le poids 🙂

shaya

Un commentaire sur “Journal d’une grosse qui réfléchit, de Françoise Leclère

  1. Eh oui ! Maigrir est devenu une obses­sion pour cer­taines per­son­nes qui sou­vent en pas besoin. Tiens, il y a quelques jours, j’ai ren­con­tré une jeune fille qui dis­ait qu’il fal­lait absol­u­ment qu’elle maigrisse, sa mère en tout cas le voulait absol­u­ment “Elle me trou­ve grosse” m’a-t-elle dit. Jeune fille qui n’é­tait pas grosse du tout, de jolies formes là où il faut, un vis­age poupin adorable, une vrai femme quoi ! J’ai été assez choquée ! Com­ment une mère peut-elle à ce point don­ner une si mau­vaise image de sa fille ? Elle lui crée des com­plex­es qu’elle ne devrait pas avoir ! C’est grave !

    Out­re cette par­en­thèse, ton bil­let m’a intriguée. Je note le livre !

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