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Le roman de Jeanne, de Lidia Yuknavitch

Lidia Yuknavitch n’est pas une autrice que je connaissais précédemment, et Le roman de Jeanne n’aurait probablement pas atterri entre mes mains sans les chroniques de certains blogueurs, notamment Tigger Lilly, qui en faisait une critique élogieuse.

Le roman de Jeanne, de Lidia Yuknavitch

Anéantie par les excès de l’humanité et des guerres interminables, la Terre n’est plus que cendres et désolation. Seuls les plus riches survivent, forcés de s’adapter à des conditions apocalyptiques. Leurs corps se sont transformés, albinos, stériles, les survivants se voient désormais contraints de mourir le jour de leurs cinquante ans. Tous vivent dans la peur, sous le joug du sanguinaire Jean de Men. Christine Pizan a quarante-neuf ans. La date fatidique approche . Rebelle, artiste, elle adule le souvenir d’une héroïne, Jeanne, prétendument morte sur le bûcher. Jeanne serait la dernière à avoir osé s’opposer au tyran. En bravant les interdits et en racontant l’histoire de Jeanne, Christine parviendra-t-elle à faire sonner l’heure de la rébellion ?

L’histoire de Jeanne d’Arc est quelque chose que j’ai toujours trouvé fascinant, sans pour autant avoir repéré ce roman avant la chronique de ma consœur blogueuse. Ici, nous sommes bien loin de l’époque de Jeanne, mais proche des guerres de religion. Nous sommes en 2049, et la Terre est devenue quasiment inhabitable pour les humains. Les plus riches ont pu fuir sur CIEL, une station orbitale, mais à quel prix ? Ils sont devenus albinos, stériles, et doivent mourir à cinquante ans, pour laisser la place à d’autres.

La première partie du récit ne sera pas racontée par Jeanne, mais par Christine Pizan, contemporaine de Jeanne d’Arc et poétesse française, et vue par certain.e.s comme « une féministe avant la lettre car elle attribuait l’inégalité intellectuelle entre hommes et femmes non à la nature, mais à l’éducation et aux représentations d’elles-mêmes fournies aux femmes par le discours misogyne dominant« . Il me faut hélas avouer que je connaissais pas Christine de Pizan, avant ma lecture, et c’est une belle découverte de ce personnage. Dans Le roman de Jeanne, Christine vit sur CIEL, et a un amour dévorant pour Trinculo, amour qu’ils ne peuvent consumer, leurs organes génitaux ayant disparu avec la transformation de leurs corps.

Sur CIEL, une dictature menée par Jean de Men est à l’oeuvre, tout comme la censure. Jeanne la Terreuse existe et s’est rebellée, mais a été condamnée et brûlée vive, du moins, selon notre dictateur. Christine a pour héroïne Jeanne, et a choisi de s’exprimer d’une manière tout particulière : via des gryphes sur le corps, elle raconte l’histoire de Jeanne la Terreuse telle qu’elle la connait. Les gryphes sont un mélange entre gravure sur peau et tatouage, qui donnent au final des dessins en relief sur la peau.

Sur Terre, nous avons Jeanne et sa fidèle amie, Léonie. Tout comme le personnage historique que l’on connaît tous, des flashbacks nous raconte l’enfance de Jeanne, à qui la Terre semble parler, et dotée de certains dons. Comment survivre sur une planète détruite par les guerres et les actes de l’humanité ? La Terre peut-elle survivre ?

Attention lecteurs et lectrices, Le roman de Jeanne n’est pas un roman simple. Sa construction est particulière, et il est aisé de se perdre parmi les différents personnages historiques dont les personnages du roman racontent parfois l’histoire. Ou l’Histoire ? Un petit regret après ma lecture a été de ne pas mieux connaître les personnages historiques présent, notamment Jean de Men.

Pourtant, à la lecture, ces difficultés ne m’ont pas gênées, puisque que j’ai tout simplement été emportée par le récit et ses thématiques. Des désastres écologiques, des corps devenus asexués et pourtant plein de désirs, la place de femme sans utérus, que de thématiques fortes et qui m’ont plu. Que dire d’autre à part que, pour moi, c’est un coup de cœur ? Lancez-vous à vos risques et périls (et maux de tête) dans cette histoire.

D’autres avis : Tigger Lilly, Lhisbei, Baroona, Lorhkan, Gromovar, Just a word, Lune, …

Chronique écrite dans le cadre du challenge ABC Littératures de l’Imaginaire organisé par MarieJuliet, et me permet de compléter la lettre Y de Yuknavitch. Retrouvez mon billet d’inscription à ce challenge ici !

shaya

14 réflexions sur « Le roman de Jeanne, de Lidia Yuknavitch »

  1. Je pense qu’il y a des livres qui peuvent être lu par tout le monde, d’autres non. Ce roman fait partie de la seconde catégorie. Ton avis confirme que ce n’est pas du tout pour moi.

    1. « Le roman de Jeanne n’est pas un roman simple » : ah ça, c’est le moins que l’on puisse dire ; je frissonne rien qu’à me remémorer certains passages en te lisant.
      Content pour toi que ça soit bien passé et que tu rejoignes le camp des enthousiastes. ^^

  2. Je pense que ce n’est pas du tout pour moi 😀 Mais bon c’est bien de voir les avis des autres. Je ne connaissais pas Christine de Pizan non plus avant d’entendre parler de ce bouquin, et je m’en veux un peu car une amie à moi travaille dans une médiathèque qui porte sans nom et je ne me suis jamais demandée qui était cette femme 😀

  3. Je ne pense pas que ce soit un roman pour moi… les thématiques ont vraiment l’air intéressantes mais c’est le côté réincarnation de personnages historiques qui m’attire moins.

    1. Je comprends ! J’avoue qu’aimant beaucoup l’histoire ça ne me dérange pas du tout, mais chacun ses préférences 🙂

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