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Ta-Shima, d’Adrianna Lorusso

Adri­an­na Lorus­so est une autrice ital­i­enne que je ne con­nais­sais absol­u­ment pas avant le chal­lenge ABC Lit­téra­tures de l’Imag­i­naire avec une con­trainte autrice que je n’ai pas encore lues, et c’est en faisant mes recherch­es que je suis tombée sur sa série Ta-Shi­ma, éditée chez Bragelonne, et dont je vous par­le ici du pre­mier tome.

Ta-Shima

Pen­dant huit siè­cles, la planète Ta-Shi­ma est restée à l’é­cart de la Fédéra­tion des mon­des humains. Deux races humaines très dif­férentes mais com­plé­men­taires y coex­is­tent : les Shi­ro, seigneurs arro­gants et san­guinaires, prêts à s’en­tre-tuer pour une sim­ple ques­tion d’hon­neur et les Asix, tra­pus et velus, qui vouent aux Shi­ro une admi­ra­tion sans bornes et que ceux-ci doivent pro­téger en toute cir­con­stance. Mais l’équili­bre entre les deux races est bien plus sub­til qu’il n’y paraît, comme le décou­vrent peu à peu l’am­bas­sadeur de la Fédéra­tion et sa suite.
La dirigeante de Ta-Shi­ma étant morte dans un acci­dent plutôt sus­pect, les mem­bres du con­seil déci­dent de rap­pel­er sur leur monde une doc­toresse rebelle, Suvaï­dar Huang. Mais Suvaï­dar n’a aucune envie de ren­tr­er à la mai­son : la vie est net­te­ment plus com­mode sur les planètes hyper­dévelop­pées de la Fédéra­tion. Sous la pres­sion des événe­ments, elle sera néan­moins oblig­ée de s’en­fuir pour Ta-Shi­ma, en com­pag­nie de son frère.
Parvien­dra-t-elle à aban­don­ner ses habi­tudes étrangères pour rede­venir une authen­tique Shi­ro ? Et décou­vri­ra-t-elle le secret de Ta-Shi­ma, qui doit être pro­tégé à tout prix ?

Le back­ground de Ta-Shi­ma est intéres­sant : on se retrou­ve sur une planète plutôt hos­tile à l’être humain. Y cohab­itent pour­tant deux eth­nies dif­férentes : les Shi­ro. qui gou­ver­nent en grands seigneurs arro­gants ressem­blants quelque peu à des samourais, et des Asix, qui sem­blent plus des paysans au ser­vice des Shi­ro qu’ils admirent. Nous suiv­rons ici prin­ci­pale­ment Suvaï­dar, Shi­ro par­tie en exil sur une autre planète, et con­trainte de revenir à la mort de sa mère.

Nous sommes ici dans un space-opéra avec un univers qui paraît à pre­mière vue rel­a­tive­ment clas­sique : les Ter­riens ont essaimé jusqu’à fonder la Fédéra­tion, avec des mon­des très dévelop­pés. Bien avant le début de l’his­toire, un groupe de sci­en­tifiques qui tra­vail­laient notam­ment sur la géné­tique a été con­traint de s’y réfugi­er et pen­dant une guerre, et est donc à l’o­rig­ine de Ta-Shi­ma, qui est restée isolée pen­dant 8 siè­cles, jusqu’à sa “redé­cou­verte” par la Fédéra­tion.

La société des Tashimondins est matri­ar­cale, et les Shi­ro ne sont pas vrai­ment des per­son­nages qu’on appréciera : orgueilleux à out­rance, dis­tants, n’él­e­vant et ne por­tant leurs enfants (c’est fait par les Asix), et tout est extrême­ment cod­i­fié. A côté, les Asix sont un peu plus sym­pa­thiques : tout est très cod­i­fié égale­ment, mais sont en charge de l’é­d­u­ca­tion et ont surtout une rela­tion très par­ti­c­ulière avec les Shi­ro : ils les élèvent, couchent avec eux puisque l’amour libre sem­ble la règle, et surtout les adorent.

Vous l’avez com­pris, côté monde, tout ça m’a plutôt intéressé, avec notam­ment cette idée de manip­u­la­tion géné­tique que je trou­ve pas­sion­nante. Cepen­dant, Ta-Shi­ma n’est pas dépourvu de défaut mal­gré l’ob­ten­tion du prix Bob Morane étranger en 2008.

Pre­mier fail pour moi : si on veut suiv­re la chronolo­gie de l’his­toire, ce tome-ci est en réal­ité le sec­ond. Deux­ième fail : les (nom­breux) temps morts du réc­it. Hélas, il est dif­fi­cile de suiv­re l’in­trigue du roman, qui sem­ble par­fois per­due même pour l’autrice, élé­ment qui a bien fail­li me faire arrêter ma lec­ture aux deux-tiers. Dernier fail pour moi : les dif­férents points de vue. On suit prin­ci­pale­ment Suvaï­dar, qui était attachante au début du réc­it en tant que Shi­ro rebelle, mais qui devient de plus en plus insup­port­able au fil du réc­it, en bonne Shi­ro imbue d’elle-même et con­va­in­cue que les “Ta-shi­mondins sont les seuls vrais humains”. Mais le vrai prob­lème ne se situe pas ici : Adri­an­na Lorus­so a choisi de nous présen­ter d’autres points de vue à cer­tains moments du réc­it, pourquoi pas ? Mais ceux-ci sont mal intro­duits, bref et ne ser­vent pas vrai­ment à grand chose. Sincère­ment, quel était l’in­térêt de nous présen­ter pen­dant deux chapitres un eth­no­logue qui va débar­quer sur la planète en com­pag­nie du nou­v­el ambas­sadeur, si c’est pour ne pas se servir du per­son­nage ?

En conclusion : ma lecture a été mitigée. Le background et l’histoire sont intéressants, mais il semble y avoir un problème de structure du récit qui me pose personnellement problème. Il s’agit cependant d’un premier roman, et je ne sais donc pas encore si je laisserai une chance à la suite de Ta-Shima.

D’autres avis : Lune, Mr Lhis­bei, Thomas Day, …

Chronique écrite dans le cadre du chal­lenge ABC Lit­téra­tures de l’Imaginaire organ­isé par MarieJuli­et, et me per­met de com­pléter la let­tre L de Lorus­so. Retrou­vez mon bil­let d’inscription à ce chal­lenge ici !

 

 

 

shaya

13 réflexions sur « Ta-Shima, d’Adrianna Lorusso »

  1. Ah, c’est dom­mage, j’é­tais prêt à y voir un peu d’Eku­men de Le Guin pour le côté explo­ration d’une nou­velle planète aux mœurs dif­férentes, mais ça a l’air infin­i­ment moins bien. ^^’

    1. Oui, j’ai vu pass­er un com­men­taire de ta part sur Babe­lio mais je n’ai pas retrou­vé l’ar­ti­cle sur ton blog, tu ne l’as peut-être pas gardé pen­dant le démé­nage­ment ?

  2. Ahah je me dis­ais “chou­ette une Ital­i­enne”. Bon, vu le nom­bre de bouquins à lire, je ne ferai pas l’ef­fort de me pro­cur­er un des siens. ^^

    1. Oui j’ai pen­sé à toi en voy­ant sa nation­al­ité ! Ceci dit, j’ai cru voir que d’autres avaient aimé d’autres romans d’elle, notam­ment des nou­velles sor­ties chez Ad Astra, c’est peut-être mieux ?

  3. Tiens ça me dit quelque chose… peut être par le bil­let de Tig­ger Lil­ly. Mais avec ton avis hon­nête, ça ne me tente pas plus que ça ! Mer­ci pour le retour en tous cas !

    1. Mais de rien ! Après, cer­taines per­son­nes ont l’air de penser que les nou­velles dans l’u­nivers de Ta-Shi­ma sont meilleures 🙂

  4. mmh j’es­saie de com­pren­dre, tu dis que c’est un 1er roman mais que ton 1er fail est d’avoir décou­vert qu’il s’agis­sait d’un tome2. Du coup, ça m’in­ter­pelle :p
    Prob­lème de paru­tion en France, respect de la chronolo­gie???

    Le back­ground sem­ble intéres­sant en tout cas, mais je crois qu’il y a peu de chance qu’il trou­ve un chemin jusqu’à moi.

    1. Non en fait celui-ci est le pre­mier roman qu’elle a écrit, mais dans la chronolo­gie, le pre­mier est en fait Les fon­da­teurs de Ta-Shi­ma 🙂

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