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Les testaments, Margaret Atwood

Quelques années avant la sor­tie de la série télévisée The Hand­maid­’s Tale, j’avais été mar­qué par la lec­ture de La ser­vante écar­late, à l’o­rig­ine de la série. Ma décou­verte de Mar­garet Atwood s’est pour­suiv­ie avec la lec­ture de Cap­tive, et aujour­d’hui avec Les tes­ta­ments.

Les testaments, Margaret Atwood

Quinze ans après les événe­ments de La Ser­vante écar­late, le régime théocra­tique de la République de Galaad a tou­jours la main­mise sur le pou­voir, mais des signes ne trompent pas : il est en train de pour­rir de l’intérieur.
À cet instant cru­cial, les vies de trois femmes rad­i­cale­ment dif­férentes con­ver­gent, avec des con­séquences poten­tielle­ment explo­sives. Deux d’entre elles ont gran­di de part et d’autre de la fron­tière : l’une à Galaad, comme la fille priv­ilégiée d’un Com­man­dant de haut rang, et l’autre au Cana­da, où elle par­ticipe à des man­i­fes­ta­tions con­tre Galaad tout en suiv­ant sur le petit écran les hor­reurs dont le régime se rend coupable. Aux voix de ces deux jeunes femmes appar­tenant à la pre­mière généra­tion à avoir gran­di sous cet ordre nou­veau se mêle une troisième, celle d’un des bour­reaux du régime, dont le pou­voir repose sur les secrets qu’elle a recueil­lis sans scrupules pour un usage impi­toy­able. Et ce sont ces secrets depuis longtemps enfouis qui vont réu­nir ces trois femmes, forçant cha­cune à s’accepter et à accepter de défendre ses con­vic­tions pro­fondes.

Nous sommes 15 ans après La ser­vante écar­late, et nous suiv­rons trois femmes : deux sont ado­les­centes, Daisy vit au Cana­da, pays libre, et Agnès à Galaad (le nom de Gilead ayant été changé en Galaad pour la tra­duc­tion), fille de com­man­dant et devant, à treize ans, se mari­er. La dernière est une per­son­nage que l’on con­nait bien, Tante Lydia.

Mar­garet Atwood a écrit Les tes­ta­ments près de 30 ans après La ser­vante écar­late, et l’am­biance n’y est pas la même : l’his­toire n’est pas non plus joyeuse, mais nous ne sommes plus dans le réc­c­it de la séques­tra­tion de Defred. Ici, nous décoou­vrons enfin Galaad sous un autre vis­age que celui des Ser­vantes, on décou­vre le des­tin peu envi­able des petites filles des Com­man­dants, et la déchéance de ce régime.

Au pro­gramme, total­i­tarisme, endoc­trine­ment, reli­gion, mais aus­si un peu d’his­toire pour com­pren­dre com­ment une organ­i­sa­tion comme celle des Tantes a pu se for­mer, et com­ment Lydia, 53 ans, juge aux affaires famil­iales, a fini par la fonder et la diriger. Ce per­son­nage absol­u­ment ter­ri­fi­ant dans le pre­mier opus se com­plex­i­fie et prend en inten­sité, invi­tant à com­pren­dre son absence  totale (ou presque) de résis­tance.

 Nous ne con­naîtrons pas non plus la suite de l’his­toire de Defred dans Les tes­ta­ments, le per­son­nage étant tout juste men­tion­né, mais il est intéres­sant de voir que des événe­ments sur­venus dans la série (et après la fin de La ser­vante écar­late) sont égale­ment présents ici, faisant du tout une oeu­vre assez com­plète. Ajou­tons que ce nou­veau roman a un côté addic­tif assez dif­férent de son aîné : on a claire­ment envie à chaque fois de retrou­ver Tante Lydia, et surtout de com­pren­dre un peu Galaad.

Quelques petits bémols pour ma part : le point de vue de Daisy n’a pas grand intérêt à mes yeux, et j’au­rais presque préféré un tome entière­ment con­sacré à Tante Lydia et à la créa­tion des tantes. Enfin, la fin du roman est assez brusque et détonne un peu avec le reste.

Les testaments est-il à la hauteur du chef d’oeuvre qu’est La servante écarlate ? Oui et non. C’est intéressant, c’est un page-turner, et on en apprend beaucoup sur cete société théocratique totalitaire et sur sa chute, et surtout, ça nous rappelle combien nos acquis sur les droits des femmes sont fragiles, qu’ils constituent un combat constant, mais aussi à quel point la lecture et les connaissances sont précieuses.

D’autres avis : Acr0, Yogo, Lune, …

 

shaya

11 réflexions sur « Les testaments, Margaret Atwood »

  1. Ok mer­ci pour ce retour, je me demandais vrai­ment de quoi ça cau­sait et si c’é­tait per­ti­nent. J’ai lu un livre d’elle (The Tes­ta­ment, je crois) telle­ment bizarre que ça m’a énor­mé­ment refroi­die après la Ser­vante écar­late. Je lui don­nerai donc une chance à l’oc­ca­sion.

      1. Je n’ai aucun cerveau en ce moment. Quand je t’ai écrit “J’ai lu un livre d’elle (The Tes­ta­ment, je crois)”, je t’ai sor­ti le titre du livre dont je com­men­tais la chronique, alors que je voulais par­ler d’un autre livre. Qui s’ap­pelle, lui, Sur­fac­ing. Le titre m’échap­pait telle­ment que j’ai mis le titre que j’avais sous les yeux. Or donc, j’ai lu la Ser­vante écar­late et je l’ai trou­vé bril­lant! Mais Sur­fac­ing était si bizarre que ça m’a fait peur mal­gré cette pre­mière lec­ture très mar­quante…

        1. xD je com­patis pour l’ab­sence de cerveaui par moment. Je com­prends, j’ai l’im­pres­sion qu’elle a écrit des choses très var­iées 🙂

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