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Mon évasion de Benoîte Groult

Benoîte Groult fait par­tie des trop nom­breuses autri­ces qui sont dans ma liste “à lire un jour”. Aus­si, quand Alys a sug­géré une lec­ture com­mune sur Mon éva­sion, ni une ni deux, c’é­tait par­ti !

Mon éva­sion : Tant que je saurai où demeur­er, tant que je serai accueil­lie en arrivant par le sourire de mes jardins, tant que j’éprou­verai si fort le goût de revenir et non celui de fuir ; tant que la terre n’au­ra per­du aucune de ses couleurs, ni la mer de sa chère amer­tume, ni les hommes de leur étrangeté, ni l’écri­t­ure et la lec­ture de leurs attraits ; tant que mes enfants me ramèneront aux racines de l’amour, la mort ne pour­ra que se taire. Moi vivante, elle ne parvien­dra pas à m’at­tein­dre.

A ma grande honte, Benoîte Groult n’est pas une per­son­nal­ité que je con­nais­sais vrai­ment avant ma lec­ture, mais seule­ment par son livre Ain­si soit-elle, qui m’a été plusieurs fois recom­mandé. Pour­tant, elle a présidé la com­mis­sion de ter­mi­nolo­gie pour la fémin­i­sa­tion des noms de méti­er, a été une autrice pro­lifique, c’est encore elle qui pub­liera pour la pre­mière fois en France le texte inté­grale de La déc­la­ra­tion des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges.

Benoîte Groult a écrit son auto­bi­ogra­phie à 88 ans, ce qui lui per­met d’avoir un regard extrême­ment clair­voy­ant et par­fois emprunt de juge­ment sur sa jeunesse, elle qui estime avoir vrai­ment com­mencé à vivre à 50 ans, lors de “son éva­sion”. Elle est née dans les années 20, dans une famille bour­geoise, où l’iné­gal­ité entre les sex­es était la norme, et si elle en était quelque peu con­sciente, elle est toute­fois restée longtemps dans ce moule où seul comp­tait son futur mariage.

L’autrice nous racon­te ses études, ses dif­férents mariages, ses avorte­ments aus­si à une époque où c’é­tait encore inter­dit, son engage­ment con­tre les muti­la­tions géni­tales, et sa venue tar­dive au fémin­isme et à l’écri­t­ure. Deux chapitres sont en réal­ité des entre­tiens pas­sion­nants avec  la jour­nal­iste Josyane Sav­i­gneau, un régal. Un bémol, parce qu’il en faut, sur les quelques chapitres qui trait­ent de sa vie quo­ti­di­enne de grand-mère, qui sor­tent un peu du livre et dont on peut s’in­ter­roger sur leur per­ti­nence.

L’avis d’Alys juste ici !

shaya

9 réflexions sur « Mon évasion de Benoîte Groult »

  1. Je con­nais assez mal Benoîte Groult donc je suis éventuelle­ment intéressée par ce titre. C’est intéres­sant comme auto­bi­ogra­phie et comme regard sur la codi­tion fémi­nine.

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