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Ainsi soit-elle de Benoîte Groult

Au print­emps, j’avais lu avec Alys (son avis est ici)  Mon éva­sion de Benoîte Groult, son auto­bi­ogra­phie et un coup de coeur, et nous avons donc décidé de con­tin­uer notre lec­ture de l’autrice avec son best­seller plusieurs fois recom­mandé, Ain­si soit-elle !

Ainsi soit-elle, Benoîte Groult

On a longtemps pris la parole de l’homme pour la vérité uni­verselle et la plus haute expres­sion de l’intelligence, comme l’organe vir­il con­sti­tu­ait la plus noble expres­sion de la sex­u­al­ité.
Il faut que les femmes cri­ent aujourd’hui. Et que les autres femmes – et les hommes – aient envie d’entendre ce cri. Qui n’est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, car alors il devrait se retourn­er con­tre elles-mêmes. Mais un cri de vie. Il faut enfin guérir d’être femme. Non pas d’être née femme mais d’avoir été élevée femme dans un univers d’hommes, d’avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes et les critères des hommes. Et ce n’est pas en con­tin­u­ant à écouter ce qu’ils dis­ent, eux, en notre nom ou pour notre bien, que nous pour­rons guérir.

Pour ne rien vous cacher, Ain­si soit-elle n’a claire­ment pas été lu dans les meilleures con­di­tions, puisque je l’ai com­mencé juste avant mon démé­nage­ment, où mon esprit n’é­tait pas vrai­ment à la lec­ture, et finis juste après. Du coup la lec­ture com­mune prévu n’en a pas vrai­ment été une, shame on me ! Au delà de ça, cet essai m’avait déjà été sur­ven­du par plusieurs per­son­nes avant ma lec­ture, et les attentes étaient donc grandes.…

Benoîte Groult com­mence par un état des lieux et vis­i­ble­ment, les réacs n’ont pas trop changé d’ar­gu­ments depuis les années 70, ils auraient tout  de même pu faire un effort ! Le ton de Ain­si soit-elle n’est pas à ce quoi on peut s’at­ten­dre pour un essai : j’ai beau­coup plus eu l’im­pres­sion d’une tri­bune pub­liée dans un jour­nal que d’un essai. Elle a vrai­ment un ton direct, tout le monde en prend pour son grade (quoique Freud plus), elle est moqueuse, et par­le très libre­ment.

Cer­tains chapitres sont durs à lire : elle par­le notam­ment beau­coup des muti­la­tions géni­tales, sujet un peu moins médi­atisé aujour­d’hui mais tou­jours présent, et claire­ment les descrip­tions de l’in­fibu­la­tion font mal, vrai­ment mal. Benoîte Groult abor­de aus­si la place de la femme dans la société, tou­jours incitée à “rester à sa place” et qui subit le mépris ambiant et le patri­ar­cat, ou encore les réac­tions face au fémin­isme (qui n’a pas enten­du aujour­d’hui le fameux “Non mais je suis pas féministe/extrêmiste, moi” y com­pris dit par des femmes).

Alys a bien plus détail­lé que moi son avis et je vous invite à le lire, parce que je le partage totale­ment, mais pour vous don­ner aus­si le mien rapi­de­ment :

C’est un essai qui a très probablement marqué son temps, un peu déprimant sur certains points, favorisé par la plume tranchante de son autrice, mais qui à mon sens est un peu daté. Si vous êtes déjà intéressé.e par le féminisme, il ne révolutionnera probablement pas votre vision des choses, mais apporte une vision intéressante de la société et de la vague féministe des années 70.

 

 

shaya

7 réflexions sur « Ainsi soit-elle de Benoîte Groult »

    1. C’est vrai. C’est daté dans le sens où elle se base beau­coup sur son expéri­ence ou sur celles de femmes de sa généra­tion, mais elle est née en 1920, donc toute une par­tie de ses pro­pos sont tout de même dif­fi­cile­ment applic­a­bles, les choses ont tout de même pas évoluées au niveau édu­catif 🙂

  1. Yeaaaah! Benouâââte!!
    Ahah moi j’é­tais ravie de le lire avec toi, même en décalé. On se coor­don­nera mieux une autre fois.
    “vis­i­ble­ment, les réacs n’ont pas trop changé d’arguments depuis les années 70” –> Mais telle­ment, aucune orig­i­nal­ité

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