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Ou ce que vous voudrez de Jo Walton

Jo Walton est une autrice que je suis et apprécie depuis un moment déjà, donc, quand l’occasion s’est présentée d’acheter Ou ce que vous voudrez aux Utopiales, pas d’hésitation possible !

À soix­ante-treize ans, Sylvia Har­ri­son est une autrice à suc­cès ayant déjà pub­lié plus d’une trentaine de romans. Le prochain se déroulera à Thalia, une cité qui ressem­ble beau­coup à Flo­rence et qu’elle a imag­inée pour la trilo­gie qui a lancé sa car­rière. Afin de nour­rir son inspi­ra­tion, elle se rend en Ital­ie et va, une nou­velle fois, faire appel à lui.
Lui ? Il appa­raît dans presque tous ses romans. Il a été drag­on, voleur, guer­ri­er et même dieu. Il est celui grâce à qui Sylvia a créé ses per­son­nages les plus mar­quants. Celui à qui elle par­le en son for intérieur depuis des décen­nies. Celui qui l’a sauvée, qu’elle a chas­sé, qu’elle a accueil­li de nou­veau. Celui qui s’éteindra avec elle, lorsqu’elle décédera. S’éteindre ? Ça, il ne peut l’accepter.

Depuis que j’ai lu Mor­wen­na de Jo Wal­ton en 2014, je suis atten­tive­ment ses nou­velles paru­tions en français, qui ne m’ont jusque-là jamais déçue, même si les préférences sont bien évidem­ment présentes. En con­séquence, aucune hési­ta­tion en me lançant dans Ou ce que vous voudrez, cec roman qui traite d’écri­t­ure devrait me plaire, sans l’om­bre d’un doute. Sauf que ma lec­ture a bien fail­li finir en queue de pois­son.

Le pitch ? Sylvia Har­ri­son est une autrice con­nue, qui s’in­stalle à Flo­rence pour une nou­velle écri­t­ure de roman qui se déroulera en Illyrie, un monde où Thalia, dou­ble de Flo­rence, est resté à la Renais­sance. Par­mi tout ça, le narrateur/personnage, qui se refuse à mourir.

Prob­lème prin­ci­pal pour moi ? On com­mence le roman par une his­toire de cheval, pour sauter dans le chapitre dans quelque chose de très dif­férent, où un narrateur/personnage se présente comme étant présent dans tous les romans de Sylvia, ou presque. Bon, soit. On va peut-être avoir des points de vue alter­nat­ifs ? Chapitre suiv­ant. Nous sommes à Flo­rence, 18ème siè­cle, où nous suiv­ons deux jeunes gens de la bonne société. Chapitre suiv­ant ? On change encore d’u­nivers, et ain­si de suite, jusqu’à le fil rouge de notre his­toire se fasse con­naître. Hon­nête­ment, ces “faux départs” m’ont un peu frus­trée.

Et pour­tant, Jo Wal­ton réus­sit très bien cet entrale­ce­ment d’his­toires, et à nous entraîn­er avec nos héros à Thalia, sorte de Flo­rence imag­i­naire, mais est-ce réelle­ment le sujet de l’his­toire qu’elle nous racon­te ? Car face à ce réc­it, nous avons ce Lui, per­son­nage de fic­tion mul­ti­formes qui ne veut pas surtout pas dis­paraître en même temps que sa créa­trice, Sylvia, et qui veut la faire sur­vivre coûte que coûte. Et c’est sacré­ment prenant.

Quiconque fréquente des auteur.ice.s les a déjà enten­du par­ler de ces fameux per­son­nages qui leur échap­pent, comme pour vivre une vie qui leur est pro­pre. Et si chacun.e était vivant.e dans l’e­sprit de leur con­cep­teur ? Ou ce que vous voudrez abor­de finale­ment le thème de la mémoire, de ce qui fait que l’on survit à notre mort. Dans cer­taines cul­tures, les morts dis­parais­sent quand on les oublie, dans cer­tains romans, ce sont les dieux qui s’ef­facent lorsque plus per­son­ne ne croit en eux. Les ques­tions soulevées sont extrême­ment intéres­santes.

Ce nou­veau roman de Jo Wal­ton est égale­ment une mine de références, notam­ment à Shake­speare, mais aus­si à d’autres romans (réels) d’imag­i­naire. Où est la réal­ité, où est la fic­tion ? En voilà une ques­tion que l’on peut se pos­er, tant je me suis demandée à quel point Sylvia est Jo Wal­ton, que je remer­cie pour m’avoir bien don­né envie d’aller à Flo­rence, armée de mon exem­plaire, pour com­par­er la réal­ité à Thalia.

Est-ce que Ou ce que vous voudrez est un coup de coeur ? Pas loin, mais pas tout à fait. Il faut bien l’admettre, ce roman a eu de la chance que je connaisse déjà son autrice, parce que l’arrivée du fil rouge prend tout de même son temps à son goût. Pourtant, ce nouveau roman de Jo Walton est passionnant, et je pense que de tous ceux que j’ai lu d’elle, c’est celui qui incite le plus à la réflexion, à la patience, et à la découverte culturelle. Il m’est donc impossible de ne pas recommander chaudement Ou ce que vous voudrez, plus particulièrement si vous connaissez déjà l’autrice.

shaya

12 réflexions sur « Ou ce que vous voudrez de Jo Walton »

  1. De vraies mon­tagnes russ­es !
    C’est ras­sur­ant en tout cas, si jamais j’ai un peu de mal au début moi aus­si, j’au­rai l’e­spoir que ça s’améliore grande­ment ensuite.

  2. Je le lirai cer­taine­ment (un jour) parce que Jo Wal­ton, et si besoin je me sou­viendrai de per­sévér­er au début ^^’ En tous cas les thé­ma­tiques ont l’air vrai­ment intéres­santes !

  3. Intriguée. J’avais bien aimé Mes vrais enfants (mais loin d’un coup de coeur). Et si je m’y lance je sais qu’il fau­dra un peu de patience avant de décel­er le fil rouge de la nar­ra­tion.

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