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Station : La chute d’Al Robertson

Vous savez que je lis assez peu de nouveautés en règle générale, ma Pile à Lire, cet organisme indépendant de ma volonté, étant déjà bien remplie. Sauf qu’il se trouve que la bibliothèque de mon coin doit avoir un bibliothécaire fan d’imaginaire, et est donc très bien pourvue en nouveautés. Voilà comment je me suis retrouvée à lire Station : La Chute d’Al Robertson, ce petit chef d’œuvre.

Il faut avant tout savoir que même si je n’ai que très peu lu de cyberpunk jusqu’à présent, c’est un genre découvert il y a bien longtemps, notamment à cause du jeu de rôle Shadowrun, et qui m’intéresse beaucoup. Du coup, lire un roman qui traite d’un être humain lié à la vie à la mort à une IA, ça ne pouvait que me parler.

Après sept ans de Guerre Logicielle entre les intelligences artificielles rebelles de la Totalité et l’humanité – dirigée par les dieux du Panthéon, des consortiums qui se manifestent très rarement à leurs adorateurs –, la Terre n’est plus qu’un gigantesque champ de ruines. La plupart des humains ayant échappé au conflit vivent à bord de Station, un immense complexe spatial.
Jack Forster a combattu les IA de la Totalité pour le compte du Panthéon, secondé par Hugo Fist, une marionnette virtuelle, un logiciel de combat ultra-sophistiqué installé en lui. Considéré comme un traître parce qu’il s’est rendu à la Totalité, Jack revient des confins du système solaire pour laver son honneur et trouver sur Station les réponses aux questions qui le taraudent depuis sept ans.
Mais le temps presse : le contrat de licence de Fist arrive bientôt à échéance ; au-delà, c’est la marionnette qui prendra le contrôle, effaçant irrémédiablement l’esprit de Jack, le condamnant au néant.

Jack Forster, notre héros, est de retour sur Station, une station spatiale où vit ce qu’il reste de l’humanité après la Guerre Logicielle, qui a opposé Station à la Totalité, entièrement « composée » d’IA, et il ne lui reste que quelques mois à vivre : Jack est en effet la première moitié d’un marionnettiste, la seconde moité étant la marionnette Hugo Fist, une IA au tempérament immature et un poil psychopathe, conçu pour détruire les autres IA. Suite à la destruction de la société créatrice des marionnettes, Jack se voit contraint de céder son corps et son esprit à Fist dans un avenir proche.

La raison de ce retour ? Retrouver ses proches, à savoir son père, et Andréa, femme aimée.  Le problème ? Andréa est morte, tout comme Harry, son ancien supérieur et époux d »Andréa, et Jack décide d’enquêter sur ces meurtres. En route pour les ennuis !

Sur Station, la réalité n’a pas vraiment lieu d’être. Tout le monde est connecté à la Trame, et vit à travers elle, donc, pourquoi se soucier du monde réel, grisâtre et paraissant abandonné, quand tout ou presque est possible dans la Trame ? La propriété privée n’existe plus, la mort non plus, puisque les défunts peuvent « revenir » sous la forme d’un mélange entre IA et souvenirs. La station est gouvernée par le Panthéon, alias des IA considérées comme des Dieux, dont j’aurais d’ailleurs personnellement bien voulu plus d’explications.

Nous sommes ici dans un roman noir aux allures de thriller absolument passionnant : son  univers est bien construit, entièrement autour de l’intelligence artificielle et de ce qu’elle pourrait devenir, sans noyer son lecteur dans des explications trop techniques. Certains apprécieront, d’autres lui reprocheront le manque d’explication, c’est à chacun d’en juger. Ensuite, le personnage de Jack est totalement désabusé : après vécu la Guerre, il est à présent condamné, exclu de la Trame et par conséquent du monde où vivent tous les autres, et un solitaire en fin de vie. Son compagnon de route, Hugo Fist, est à mon sens assez génialissime. Violent, vulgaire, immature, cette marionnette se montre aux premiers abords comme impatiente d’une seule chose : être débarrassé de Jack pour prendre enfin son corps. Cependant, Fist évolue au fil du récit et nous laisse finalement découvrir un être plutôt intéressant.

En bonne amatrice de thriller, l’enquête de Forster m’a passionnée, même si les liens entre réalité et virtuel sont tellement présents que tout se mélange parfois, et, il faut bien l’avouer, l’univers n’est pas toujours évident à comprendre tant tout va vite. Il s’agit ici du premier roman d’Al Robertson, très bien mené à mon sens, et que les amateurs de cyberpunk apprécieront très certainement, d’autant plus que la couverture de ce roman illustré par Manchu est absolument sublime !

D’autres avis par ici : Lorhkhan, Aldébo, Blackwolf, Mariejuliet, Gromovar

shaya

9 réflexions sur « Station : La chute d’Al Robertson »

    1. Je trouve aussi ça super, d’autant plus que vu ma ville je ne m’attendais à trouver grand chose en nouveautés dans ma bibliothèque ! Il te faudrait peut-être un Retourneur de Temps pour le lire ?

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