Ymir ne faisait pas partie de mes repérages initiaux, mais une virée aux Utopiales, un conseil, et me voici repartie avec ce roman de Rich Larson paru en 2022 aux éditions Le Bélial, et traduit par Pierre-Paul Durastanti et illustré par Pascal Blanché.
Ymir est un monde de glace.
De violence et de douleur.
Un monde que Yorick connaît par cœur puisque c’est le sien.
Un monde qu’il déteste.
Et pourtant il lui faut y retourner pour y chasser un monstre.
Un grendel. Une créature des Anciens…
Mais il sait que sur Ymir il y a bien pire que le grendel.
Il y a celui qui lui a arraché la mâchoire vingt ans plus tôt — son frère.
Et sous les glaces d’Ymir, sous la rancœur et la haine, la révolution couve…
Le résumé est franc avec nous, sur Ymir, on ne rigole pas, qu’on soit narrateur ou lecteur. Nous suivons Yorick, chasseur de monstres pour la méga-multinationale qui gère tout, qui doit retourner sur son monde natal, la fameuse Ymir.
Problème : Yorick ne tient pas du tout à retourner sur cette planète, où il a vécu une enfance difficile, une planète glaciaire, où, 20 ans plus tôt, juste avant son départ, des évenements tragiques ont eu lieu. Bien évidemment, notre narrateur n’a pas le choix et doit entamer la chasse au grendel, un monstre ancien et terrifiant.
Le monstre est caché dans les mines d’Ymir, et c’est donc dans un environnement de mineurs que nous évoluerons avec Yorick : des grottes sombres, un peuple au bord de la révolte, une ambiance extrêmement tendue, et pas qu’à cause du grendel. L’univers global n’est pas très détaillé, mais la planète l’est à loisir, et, le moins qu’on puisse, c’est que ce n’est pas la destination rêvée.
Yorick est une sorte de soldat jusqu’à la moelle, que ce soit par des substances qui semblent tout à fait légales dans cet univers, qu’à la cybertech lui permettant d’augmenter ses sens et faisant de lui un bon petit soldat. Pourtant, notre narrateur est aussi pétri de culpabilité, désespérant de pouvoir un jour se réconcilier avec son frère, voire même de le sortir de l’enfer qu’est la planète glaciaire. Le travail effectué sur les personnages constitue à mes yeux un très bon atout de ce roman : ils sont tout en nuances et en sentiments.
Rich Larson nous plonge ici dans un récit de cyberpunk qui tire fortement vers l’organique : Ymir est un roman cyberpunk gore, donc, si ça vous fait peur, passez votre chemin. Drogue, conflit fratricide, violences, et luttes sociales sont au programme dans ce roman passionnant. Que s’est-il passé 20 ans plus tôt entre les deux frères ? Yorick restera-t’il fidèle à son employeur/dealer ? Pour le savoir, enfilez votre paire de ski et foncez sur Ymir !
D’autres avis : Tigger Lilly, Yuyine, Gromovar, Celindanaé, Anudar, ….
J’étais étonné, avant ta conclusion ça sonnait comme un livre assez soft et ça n’allait pas avec l’image que je m’en étais fait. Mais je suis rassuré, ça a toujours l’air aussi sale – et tentant, malgré tout. ^^
Ah, je pense que comme je suis assez peu sensible au gore, j’ai pas pensé à le mettre plus en avant que ça ^^
Cool que tu aies aimé ce livre !
Oui hein ! Je me tâte à lire son recueil de nouvelles maintenant.
Pas lu mais c’est un habitué de Bifrost. Ses nouvelles sont pas mal
Ben du coup son roman aussi 😀
Chouette que tu aies aimé! Ça a l’air très bien. Tigger Lilly en avait déjà dit du bien.
Et ça l’est, très bien !