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La parabole du semeur, Octavia E. Butler

Octavia E. Butler est une autrice afro-américaine, dont seule la série Paraboles est encore disponible en France, éditée au Diable Vauvert. Plusieurs fois primée (Locus et Hugo), j’avais déjà un peu entendu parler de cette autrice, avant de décider d’inclure dans mon challenge ABC Littératures de l’Imaginaire, avec la contrainte de ne lire que des femmes, son roman La parabole du semeur.

La parabole du semeur, Octavia E. Butler

2024. Le nouveau président des États-Unis professe le mépris de toute législation du travail, suspend toute protection sociale et allège les charges des compagnies qui offrent à leurs salariés la sécurité contre l’esclavage. Dérèglement climatique, épidémies, pauvreté… Dans ce décor post-apocalyptique, la barbarie règne. Des murs s’élèvent. La jeune fille d’un pasteur noir comprend que leur communauté familiale ne résistera plus aux attaques des pillards. Elle entraîne les siens vers la terre promise et entame la rédaction d’une Bible d’espoir et d’humanité : Le Livre des Vivants…

Le décor est posé d’emblée : nous sommes en 2024, dans une Américaine post-apocalyptique, où tout est donné aux entreprises, vive le capitalisme. La Californie n’est plus qu’un immense désert où règne la violence, et une lutte acharnée pour la survie. Les communautés se sont repliées sur elles-même pour vivre en (presque) autarcie, où la vie est devenue incroyablement dangereuse : les interventions policières coûtent trop chers aux habitants, et il est risqué de s’aventurer hors des murs de la communauté.

Dans cette ambiance, nous découvrons le personnage de Lauren Olamina, jeune fille noire de Los Angeles, fille d’un pasteur et professeur d’université. Elle a 15 ans, et est atteinte d’hyper-empathie, maladie qui lui fait ressentir la souffrance et les blessures des autres, transmise par une drogue ingérée pendant la grossesse de sa mère. La jeune fille est donc plus mature que d’autres adolescents de son âge, mais est surtout très consciente de la précarité de leur situation. Si d’autres membres de la communauté continuent à vivre au quotidien en espérant l’arrivée de meilleurs temps, elle craint le pire : pour elle, une catastrophe ne peut que survenir.

Lauren découvre également une nouvelle religion, où Dieu est changement, et chacun doit façonner le changement autour de lui. La jeune fille entame la rédaction de la Bible de sa religion, Le livre des vivants,  avant de devoir fuir sur les routes, où elle fondera une communauté autour de cette nouvelle philosophie.

Tout d’abord, il est important de préciser comme dit dans l’introduction, que La parabole du semeur est en réalité un premier tome, ce qui n’est indiqué nulle part sur mon édition, bien que ce roman puisse être lu de manière indépendante. Malheur à moi, c’est une information qui m’avait échappée avant ma lecture et c’e’st bien dommage, je pense que ma lecture (et mon avis) aurait été plus intéressant en ayant lu le cycle entier.

Le personnage de Laura est indéniablement intéressant : elle est certes très jeune, mais aussi très lucide sur ce qui se passe et ce qui va arriver. Son syndrome d’hyper-empathie l’a obligée à grandir plus vite, et à être dans la survie. Tout est pour elle occasion d’apprendre, mais également de rappeler aux membres de la communauté que la catastrophe arrive, et qu’il faudra fuir, alors que ceux-ci ne rêvent que d’ignorer cette réalité.

Il est également intrigant d’être dans un roman  post-apo sans apocalypse : en effet, celle-ci est progressive et en réalité encore en cours lors du récit. De ce fait, l’ambiance est aussi parfois à l’incertitude, à l’espoir que tout peut s’arranger.  Les thèmes abordés dans ce roman d’Octavia E. Butler ne sont pas spécialement innovateurs : on parlera esclavage, la place de la femme, économie, violence, drogues, et aussi spiritualité.

Pour être tout à fait honnête, la religion et la spiritualité sont des thèmes qui ne m’attirent pas vraiment, mais qui sont fortement présents ici. Il serait mentir de vous dire que ma lecture a été difficile, mais aussi de vous dire que j’ai adoré ce roman malgré toutes ces qualités. Il est aussi probable que mon avis serait difficile en ayant lu le second tome, nous verrons bien si je tente ma chance un jour !

D’autres avis : manifestez-vous !

Chronique écrite dans le cadre du challenge ABC Littératures de l’Imaginaire organisé par MarieJuliet, et me permet de compléter la lettre B de Butler. Retrouvez mon billet d’inscription à ce challenge ici !

shaya

15 réflexions sur « La parabole du semeur, Octavia E. Butler »

  1. Tu as titillé ma curiosité vers cette autrice que je ne connaissais pas. Du coup, j’ai vu que le second tome a reçu le prix Nebula en effet. Ce que tu dis de ce premier tome me donne envie d’y voir de plus près, merci, j’adore faire de nouvelles découvertes en SF 🙂

  2. Je ne connais pas l’autrice. Si la question de l’hyper empathie titille ma curiosité, je suis moins réceptive au reste de ce qui semble être proposé ici. Toutefois, une apocalypse en cours, ça peut se révéler intéressant pour changer du « déjà survenu » ^^

    1. Je pense que ça te peut te plaire honnêtement. Après moi, je ne l’ai pas précisé dans ma chronique, mais il faut bien avouer que je suis assez hermétique aux questions de spiritualité/religion, ça n’aide pas ^^

  3. Je n’avais jamais entendu parler de ce livre ou de l’autrice il y a encore quelques semaines, quand je l’ai croisé dans une bibliothèque. Et voilà que tu en parles, étonnante coïncidence. Je ne l’avais pas pris parce que je ne le sentais pas – oui, mes choix de livres sont parfois très argumentés – et parce qu’il y avait ce fameux « deuxième tome ». Ton avis me fait dire que j’ai bien fait et que je peux m’en passer. Merci de ton retour. ^^

    1. Big Brother is watching you ! Le truc, c’est que le second tome est tout de même primé… Il va falloir attendre que quelqu’un se dévoue pour le tout !

  4. J’avais déjà entendu parlé de cette autrice pour un autre titre, il faudra peut-être que je m’y intéresse un jour (en prenant note qu’il y a deux tomes pour cette histoire là ^^)

    1. Si tu survis à cette couverture je peux te le prêter XD Sinon il y a une réédition avec des couvertures très différentes (mais que je n’aime pas non plus)

      1. C’est gentil mais c’est très typiquement le genre de livre que j’aimerais avoir dans ma bibliothèque. Je jetterai un oeil à la couv de la réédition. De toute façon je ne suis pas prête de me le procurer vu l’état de la pile à lire :p

  5. Je ne connais pas du tout mais ça semble très intéressant. Pas forcément mon truc, donc je ne chercherai pas à le lire, mais je suis ravie de l’avoir découvert.
    Je pense que tu voulais écrire « mon avis serait **différent » en ayant lu le second tome »? 🙂

  6. Oh ! Je n’avais pas vu qu’on recausait de « La Parabole du semeur » !
    En effet, les couvertures de l’ancienne édition (avec les mains) sont bien plus belles !
    Pour ce qui est du second tome, de mon point de vue, il est indissociable du premier, les réflexions engagées dans l’un se poursuivant dans l’autre. Et les deux me semble absolument indispensables.
    Je ne connais pas tous les romans de cette formidable autrice mais j’avais également beaucoup aimé « Humains, plus qu’humains » (voir la nooSFere pour en savoir plus, ce roman s’inscrivant dans un « cycle »).

    1. Il faudrait donc que je lise la suite pour en avoir un véritable avis ! (et je suis d’accord, je préfère aussi les anciennes couvertures)

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