Derniers jours d’un monde oublié de Chris Vuklisevic est un premier roman français publié chez FolioSF, à l’occasion d’un concours organisé pour les 20 ans de la collection. Piraterie et sorcière au programme, c’est parti !
Plus de trois siècles après la Grande Nuit, Sheltel, l’île du centre du monde, se croit seule rescapée de la catastrophe. Mais un jour, la Main, sorcière chargée de donner la vie et de la reprendre, aperçoit un navire à l’horizon. Il est commandé par une pirate impitoyable, bien surprise de trouver une île au milieu du Désert Mouillé.
Si la Main voit en ces étrangers une menace pour ses secrets, Arthur Pozar, commerçant sans scrupules, considère les intrus comme des clients potentiels, susceptibles d’augmenter encore, si possible, son immense fortune. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Qu’elle les mène à la gloire ou à la ruine, la sorcière, la pirate et le vieux marchand en seront les instigateurs, bien malgré eux.
Le thème du concours organisé par FolioSF était Mille et une voix, et, on ne va pas se mentir, ça ne me tentait pas plus que ça. Je regarde de souvenirs agréables mais un peu douloureux de lectures aux multiples points de vue, parfois trop durs à suivre, du moins pour moi.
Dans Derniers jours d’un monde oublié, nous suivrons finalement trois personnages : la Main, la sorcière qui régule strictement la population de l’île de Sheltel, Arthur Pozar, commerçant véreux, et Erika, jeune pirate empreinte de violences pour survivre. Trois points de vue très différents, issus de marginaux, et qui s’avèreront passionnants à découvrir. La sorcière est à la fois détentrice d’autorité, crainte par la population, et vivant dans la terreur que sa difformité soit dévoilée. Arthur est un vieillard qui tente de profiter de toutes les occasions, mais qui l’en blâmerait ? Et fou de son petit-fils aveugle, qui aurait dû mourir tout petit. Erika est peut-être le personnage qu’on apprendra le moins à connaître, à part qu’elle tue pour vivre depuis enfant.
Warning : si voulez un roman joyeux, passez votre chemin, ici, comme le nom l’indique, c’est la fin d’une époque, d’un monde, et c’est pas joyeux. Pourtant, j’ai adoré l’ambiance qui se dégage de Derniers jours d’un monde oublié, cette fantasy subtile mais présente, cette île où tout s’effondre petit à petit face à l’ouverture sur le monde, face à la résistance au changement.
Sheltel, où les ressources sont rares, où les problèmes climatiques font écho à des problématiques bien réelles dans notre réalité. L’île est séparée en deux peuples : les Dusties, originaires de l’île pré-apocalypse, et les Ashims, descendants des rescapés de la Grande Nuit, aka apocalypse. Sur tout ce beau monde, le Natif, être magique fait d’écaille, règne, mais la consanguinité a fait son apparition avec les problèmes que ça implique, et l’ïle manque cruellement d’eau potable de ressources.
Chris Vuklisevic nous donne un aperçu de ce que pourrait être une vie en autarcie, coupée du monde extérieur, où les puissants règnent par la violence et la peur règnent en maîtres, avec toute une population en déclin et repliée sur elle-même, mais surtout un extrait de ce qui se passe quand cette société est soudainement confrontée à l’extérieur à travers les pirates et leur annonce que, non, ils ne sont pas les seuls survivants de la Grande Nuit. Une très belle découverte que ce premier roman !
D’autres avis : Just a word, Celinedanaë, Lorhkan, Sabine C., Le Chroniqueur, ….
Il est dans ma PAL… Je ne m’attendais pas à quelque chose de joyeux et ton avis le confirme… J’apprécie qu’en un auteur, sous couvert de fiction, fait des parallèles à notre propre monde, comme cela semble être le cas ici.
Oui totalement c’est très chouette !
J’avoue que ce n’est pas un roman qui m’attire pour le moment (j’ai envie de lecture plus gaies) mais je garde l’idée sous le coude, les romans a atmosphère j’aime bien !
Cool ! Il te plaira peut-être dans une période plus joyeuse 😉
Ça répond moyennement au thème du coup, non ?
J’ai beau avoir déjà lu des chroniques, j’avais déjà oublié ce côté très sombre. Je reste tenté, mais j’ai peur que ça me fasse un choc le jour où je le lirai et que j’aurai de nouveau oublié. xD
Ça ne répond carrément pas au thème oui, mais ça n’est pas la première fois que je vois cette réflexion passer.
Sinon j’ai une option pour toi : lis le maintenant !
En wish mais pas prioritaire ^^
Je comprends ^^
Ah merci! Je me demandais ce que ça valait. Ça a l’air pas mal du tout.
Ravie d’avoir pu te renseigner 😉 Si jamais, un prêt est envisageable 😉
C’est un ouvrage qui m’attire beaucoup pour cette réflexion sur l’autarcie notamment. Merci pour ta chronique qui me le remet en mémoire.
Mais de rien !
Ca n’a pas l’air pour moi, mais qui sait… et à voir si ce nom revient plus tard !
Oui à voir donc 😉