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L’incivilité des fantômes, Rivers Solomon

J’ai beau­coup enten­du par­ler de L’in­ci­vil­ité des fan­tômes avant de finir par me lancer. Des thé­ma­tiques LGBT+, du space-opéra, racisme, voilà qui avait tout de même de quoi me plaire et me lancer dans l’aven­ture, donc en route pour ce pre­mier roman pub­lié de Rivers Solomon Aux forges de Vul­cain.

L'incivilité des fantômes, Rivers Solomon

“Aster est une jeune femme que son car­ac­tère bien trem­pé expose à l’hostilité des autres. Son monde est dur et cru­el. Pour­tant, elle se bat, existe, et aide autant qu’elle le peut, avec son intel­li­gence peu com­mune, ceux et celles qu’elle peut aider. Mais un jour, un type la prend en grippe. Et Aster com­prend qu’elle ne peut plus ras­er les murs, et qu’il lui faut se tenir grande. Sa rébel­lion est d’autant plus spec­tac­u­laire qu’elle est noire, dans un vais­seau spa­tial qui emmène les derniers sur­vivants de l’humanité vers un éventuel Eden, un vais­seau où les rich­es blancs ont réduit en esclavage les per­son­nes de couleur. Un pre­mier roman qui prend pour pré­texte la sci­ence-fic­tion pour inven­ter un micro­cosme de l’Amérique, et de tous les maux qui la hantent, tels des fan­tômes.”

Com­mençons par un petit point vocab­u­laire : Rivers Solomon est trans­genre, qui utilise le “they/them”. Cette chronique utilis­era donc le “iel” pour par­ler de Rivers Solomon.

Nous sommes sur le Matil­da, vais­seau-arche gigan­tesque, qui a fui la Terre dévastée bien plus tôt, et en quête dés­espérée d’un Eden pour les derniers êtres humains. Sur ce vais­seau aux 26 ponts, les hauts-pon­tiens sont les rich­es blancs hétéro­sex­uels, tan­dis que que les bas-pon­tiers sont noirs, pau­vres, homo­sex­uels, mais surtout réduits à un esclavage mod­erne, sur­veil­lés par des Gardes vio­lents qui ont tout pou­voir ou presque sur eux.

Dans ce vais­seau où elle fait par­tie des pau­vres, Aster tente de com­pren­dre la mort de sa mère Lune, cnesée être morte à sa nais­sance, et sa quête. Mais la jeune femme n’est pas seule­ment en quête de com­préhen­sion. Aidée par son ami Théo, Grand chirurgien, elle se fait médecin, guéris­seuse pour les siens et aide à la révo­lu­tion gui gronde sur les bas-ponts.

La galerie de per­son­nages présen­tée par Rivers Solomons est pour le moins intéres­sante : Aster est certes désignée comme femme dans le roman, mais à peine con­sid­érée comme telle dans l’his­toire, elle-même doutant sans cesse de son genre. Théo, le Chirurgien, nous donne à tra­vers lui un aperçu des hauts-ponts, tout aus­si cru­els qu’en bas : per­son­nage priv­ilégié, il n’en est pas moins mis à l’é­cart. Et que dire de Giselle, amie d’en­fance d’Aster, ren­due à moitié folle par les vio­lences subies depuis l’en­fance mais dia­ble­ment intel­li­gente.

Côté histoire, si vous êtes en quête de l’Eden, ce n’est pas ici que vous allez le trouver. L’incivilité des fantômes se concentre sur la vie du Matilda, cette reconstruction d’une Amérique miniature, opressions et discriminations sensibles. Rivers Solomons signe ici un premier roman militant, qui prend aux tripes, et que je ne peux que conseiller.

Chroniqué écrite dans le cadre du Sum­mer Star Wars épisode IX, organ­isé par Lhis­bei du RSF Blog

D’autres avis : Yogo, Lune, Gro­movar, Tig­ger Lil­ly, Vert, Lorhkan, Le chroniqueur, …

shaya

19 réflexions sur « L’incivilité des fantômes, Rivers Solomon »

      1. Oui excel­lente idée, pour avoir une cri­tique du ton­nerre !

        Très bon sur le côté humain, par con­tre sci­en­tifique­ment par­lant ca pèche un peu…

        Il faut lire Auro­ra de Kim Stan­ley Robin­son main­tenant (si ce n’est déjà fait !)

        1. Ah j’avoue que le côté sci­en­tifique, je ne suis pas assez calée pour que ça me choque xD Non ça n’est pas encore fait pour Auro­ra, mais c’est prévu un jour !

  1. C’é­tait intéres­sant à lire, après il ne m’a pas affec­té autant que j’au­rais pen­sé qu’il le ferait. Ça reste un texte assez per­cu­tant ceci dit.

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