Rivers Solomon est un.e écrivain.e que je suis depuis ses premiers romans traduits en France, ayant notamment adoré son premier roman, L’incivilité des fantômes. Il n’était donc pas question de passer à côté de Sorrowland ! Comme les deux premiers romans de l’autrice, il est paru Aux forges de Vulcain.
Vern est enceinte de sept mois et décide de s’échapper de la secte où elle a été élevée. Cachée dans une forêt, elle donne naissance à des jumeaux, et prévoit de les élever loin de l’influence du monde extérieur. Mais, même dans la forêt, Vern reste une proie. Forcée de se battre contre la communauté qui refuse son départ, elle montre une brutalité terrifiante, résultat de changements inexplicables et étranges que son corps traverse.Pour comprendre sa métamorphose et protéger sa petite famille, Vern doit affronter le passé…
On va pas se mentir : j’avais une petite appréhension en me lançant dans Sorrowland, n’ayant pas accroché au personnage principal de Les Abysses, et en même temps beaucoup d’attentes, en ayant adoré L’incivilité des fantômes et beaucoup apprécié Les Abysses malgré tout.
Le démarrage de Sorrowland est assez particulier : nous suivons Vern, jeune fille noire et albinos, enceinte, qui fuit une communauté sectaire visiblement dangereuse et se retrouve à fuir le Démon dans une forêt, non moins dépourvue de dangers, mais où notre jeune fille semble se débrouiller pas trop mal.
Vern a toujours vécu dans le Domaine de Caïn, une communauté noire coupée de l’extérieur, qui rejette tout ce qui provient des Blancs. Le Domaine est censé être le paradis des Noirs, mais il faut y dormir ligoté.e.s, le mariage forcé est de rigueur, tout comme les tortures à quiconque oserait défier le gourou Sherman, mari de Vern.
Notre héroïne donnera naissance à des jumeaux dans la forêt, Farouche et Hurland, forêt qui sera son refuge pendant quelques années. Mais voilà, son corps se modifie lentement et lui fait acquérir des pouvoirs surnaturels, et bientôt, une seule option pour Vern : regagner la civilisation pour comprendre ce que la secte lui a fait.
Les thématiques de Sorrowland sont nombreuses : on explore à la fois l’histoire des Noirs, on y parle genre, homosexualité féminine et liberté sexuelle, mais aussi emprise, de l’influence des faux prophètes, du fanatisme, mais aussi de la volonté de cette société binaire à écraser les minorités.
Définir le genre (littéraire) de Sorrowland n’est pas évident : nous sommes clairement de la science-fiction, oui, mais point de vaisseaux spatiaux ni de sauts dans le futur : la société décrite ici ressemble fortement à la notre. Rivers Solomon a écrit ici un roman horrifique mêlé à de la SF, qui nous tient en haleine, et que je ne peux que fortement recommander.
D’autres avis : Tigger Lilly, Le Chroniqueur, …
Je suis ravie que tu aies apprécié! Moi, ça ne me tente pas du tout.
Je me demande si Rivers Solomon n’en a pas parlé dans le podcast C’est plus que de la SF. Quelqu’un parlait de grossesse et de secte. En tout cas, l’interview était intéressante.
Ah ? Il faudrait que je regarde ça alors ! C’est dommage ça te plairait je pense !
Arf, j’en doute, j’ai trouvé l’Incivilité des fantômes assez naze 🙁
Mince 🙁
Oh, contente que tu aies apprécié ta lecture ! J’ai hâte qu’iel sorte son prochain bouquin (enfin nonobstant que je n’arrive plus à suivre le rythme des sorties tellement il y a de livres intéressants). J’étais allée à la rencontre aux Mots à la bouche et iel disait que son prochain serait une histoire de maison hantée.
Ah cool ça ! Il faudrait que je m’arrange pour ne rater une rencontre avec iel la prochaine fois !
Les livres de Rivers Solomon sont toujours aussi atypiques.
Niveau appréciation personnelle, tu le places entre « L’Incivilité des fantômes » et « Les Abysses » ?
Tout à fait ! Je pense qu’il est au même niveau que L’incivilité des fantômes pour moi. Les Abysses c’est un peu particulier parce qu’honnetement le roman avait tout pour me plaire, sauf que j’ai pris en grippe son héroïne xD